Trouble - TENDER
Tu avais les iris noirs,
Quelque chose de malheureux, d'effrayant
De presque attachant
Tu n'aurais jamais croiser ma route, en ce dimanche maudit
Je me souviens des frissons qui m'ont glacé le cœur,
Et pulvérisé l'âme
Avant même que je ne puisse savoir
Qui tu étais vraiment.
Tu avais l'air de ces personnes qui ont beaucoup vécu,
Ces personnes qu'on choisit soit d'écouter, soit de laisser mourir
Dans le passé qui les retient
Puis,
J'ai décidé sans vraiment le vouloir, de te faire confiance
Laisser le halo fragile du soleil,
Transpercer tes yeux noir
J'ai accepté de t'écouter, répandre tes failles sur les miennes
J'ai accepté,
Accepté
Tu n'étais qu'un inconnu
Comment aurais-je pu savoir,
Comment aurais-je pu me protéger
M'empêcher de sombrer
Plus profondément que jamais ?
Tu ressemblais au père que je n'ai pas vraiment eu,
Et tu n'en avais rien à la fois
Tu étais une invitation à l'oubli, à l'excès
Tu arborais la vie comme un déguisement ridicule,
Aux couleurs criardes et dépareillées
Tu n'avais pas fière allure, mais,
J'ai pourtant fait l'erreur d'y croire.
Tu disais t'être jeté un jour, du haut d'un pont de cette ville,
Pour rejoindre celle que tu aimais à la nage
À l'autre bout de la France
On t'a sauvé, et personne n'a su voir,
Que quelque chose en toi s'était bel et bien noyé,
Bien avant ce jour
Qu'il était trop tard,
Pour remonter à la surface.
Tu n'avais pas le droit,
De me tirer moi aussi vers le fond
Tu disais souvent qu'il me restait tant à vivre,
Que j'étais si jeune, drôle et intelligente
Que je ne devais gâcher ça pour rien au monde
Mais alors, pourquoi,
Pourquoi m'as tu fait boire jusqu'à ce que tout se fige
Même la tristesse,
Même l'effroi, les rires,
Et l'été par la fenêtre.
Pourquoi as-tu abusé de ma faiblesse,
Si ce n'est pour te trouver à nouveau une place
Dans le monde auquel tu n'appartiens plus
Une vulgaire raison d'exister.
- "19 ans, le rêve, profite et vis..."
Comment oses-tu me dire ça maintenant ?
M'ordonner ce dont tu n'as pas même été capable
Comment oses-tu t'adresser encore à moi,
Poser un jour de plus,
Ton regard immonde sur le ciel ?
- "Vis..."
Cela fait déjà bientôt un an,
Mais je n'y parviens toujours pas vraiment
Dans le fond,
Tu n'y es peut-être pas pour tant que ça
Pourtant,
Certains soirs, la colère me dévore lorsque j'y repense,
L'impuissance et l'irréversible me dévastent
Et bordel, tu ne mérites décidément rien de tout ça
Alors,
Rends-moi ce que tu m'as pris
Rends-moi mes larmes et mes sourires fulgurants,
Qui ont su te faire croire au bonheur
Rends-moi mes frissons de terreur et de rage,
Rends-moi l'espoir, et ma confiance en les autres
Rends-moi ma faiblesse, ma détresse,
Ne garde rien,
Ne retiens rien dans ta chute absurde
Laisse-moi t'effacer à tout jamais,
En m'éliminant de ta mémoire.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoesiaEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...