Chapitre 5

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Je ne remercierai jamais assez le bon Dieu d'avoir porté des ballerines aujourd'hui. Toute la journée, j'ai fait des allers-retours entre les étages. Si ce n'est pas pour imprimer quelque chose à l'imprimante qui se trouve à l'opposé de mon bureau, c'est de photocopier des choses sur la photocopieuse qui se trouve à l'opposé de l'imprimante.

Je suis exténuée, fatiguée à un tel point que j'ai failli m'endormir dans le taxi. Ça a été une sacrée journée en tout cas.

— Mademoiselle, on est arrivé.

J'ouvre mes yeux rapidement et sors des billets de mon sac pour les donner au chauffeur. Avant qu'il ne me rende la monnaie, je lui fais un au-revoir de la main et m'en vais. Les gardes à l'entrée m'ouvre la porte et c'est en traînant les pieds que je décide de passer par le jardin pour accéder à la deuxième porte de ma chambre. Il n'est que lundi et j'ai l'impression d'avoir porté sur mes épaules la planète Vénus. Ils sont énervant à tout me demander.

— Putain de merde, vous pouvez pas faire attention ? Grogne une voix masculine qui m'est inconnue.

Avant que je ne lui réponde, il s'en va en vitesse. Enfaite, la seule chose que j'ai remarqué est sa main où brille une bague ou quelque du genre. Je n'ai pas fait plus attention que ça, c'est sûrement un de ces hommes armés grognons.

— Tu es pétée on dirait bien, rigole Karim qui est assis sur la balançoire.

— Ne m'en parle pas. Stagiaire par-ci, stagiaire par-là. Merde, ils m'ont pris pour une poule, me plains-je en le rejoignant. À croire qu'ils sont handicapés.

— Je ne sais pas de quoi tu parles, je suis celui qui donne les ordres, dit-il.

— J'aimerais voir comment toi, tu parviens à donner des ordres réellement Karim ? Me moqué-je.

— Bah ouais tu m'as pris pour qui ? Tu devrais me voir en action.

Je ris et vais prendre une bonne douche froide pour me réveiller et rejoindre les autres à table. Yacine raconte ce qu'il a fait de sa journée à Siara sans prendre la peine de respirer, Nala joue sur sa tablette avec sa sœur Kajal. Jenna parle avec son mari et Karim. Puis il y a moi qui reste muette comme le muet juste à côté de moi. Sa présence me fait bizarre et pourtant c'est chez-lui. Les yeux fixés sur son iPhone dernier cri, c'est comme si le reste du monde n'existait pas autour de lui.

— Ça a été ta journée ? S'enquit Siara.

— C'était fatiguant mais ça va aller. C'est que le début, ils vont bien finir par se lâcher de la stagiaire, dis-je.

Caroline et Lisa arrivent les mains chargées de plats. La pauvre blonde, on dirait qu'ils vont lui échapper d'un moment à l'autre. Je tire la chaise et me lève, en lui prenant un plateau des mains, elle me fait un "non" de la tête presque catégorique.

— C'est bon je vais t'aider Lisa.

— Non mademoiselle je...

— Je vais le faire je te dis, insisté-je.

Elle lâche prise parceque ça serait dommage de verser des lasagnes chauds sur le petit diable alias Yassine. Je commence par en déposer beaucoup dans son plateau pour m'épargner sa voix, puis je remonte vers Siara, saute ma place et sers Ayan. Lorsqu'il a vu les lasagnes dans son assiette, il a levé la tête pour croiser mon regard. Ses yeux bleus me scrutent d'une manière dérangeante. Bien qu'il soit assis et moi debout, avec son regard méprisant, j'ai l'impression qu'il me regarde de haut.

Énervée, je lui toise et émet un bruit louche de mon bled avant de passer. Une fois le service fini, je prends place et me sers. Je sens qu'Ayan me regarde de temps à temps mais je préfère ne pas y faire attention. Il est bizarre.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant