Chapitre 32

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— Comme ça ?

— Non, les bras plus hauts, rit-elle.

— Comme ça alors ? Redemande Risha en battant des bras comme une poule.

La jeune fille originaire de l'île rigole en secouant la tête, pas du tout résolue à lui dire la vérité.

— Laisse tomber Risha, dis-je. Tu danses comme un pied.

Risha prend un air offusqué et c'est avec une mine boudeuse qu'elle nous rejoint Aurore et moi, autour du feu.

— Tu ne ferais pas mieux que moi, rouspète le mannequin.

— Je ne parierais pas là-dessus !

Elle plisse les yeux en souriant et me défie d'y aller.

Hier soir, avec ma longue conversation avec Ayan sur ma rencontre avec Ray, j'ai trouvé bizarre son comportement. Il me demande d'abord une photo de moi tout chamboulé et après l'avoir vu, il a l'attitude de celui qui a vu un fantôme. Pour couronner le tout, il m'a laissé plantée là comme une débile. J'ai dormi toute seule vu qu'il n'est jamais revenu.

Le lendemain, j'ai passé toute la journée à la plage et j'ai également pu visiter un peu les alentours accompagnée de ces vautours de garde du corps, je cite « C'est un ordre de monsieur Kahn ». N'importe quoi ! Il faudrait d'abord qu'il daigne se présenter votre cher "monsieur Kahn".

Ce soir encore on se retrouve à la plage autour d'un feu de bois. On mange, on cause, on rigole et par caprice Risha et moi on se jette à la mer et pas l'ombre d'Ayan. C'est qu'il est énervant ma foi. Les gens qui sont originaires de l'île sont vraiment gentils et amusants, ils sont très accueillants.

— Bah alors, t'attends quoi ? S'impatiente Risha.

Je dépose mon verre et me lève. Je réajuste mon short puis mon haut et vais me poster aux côtés de la fille que Risha emmerdait tout à l'heure. On se met à danser la biguine dans de mouvements synchronisés. On se laisse transporter par la douche musique et nos hanches se mouvent dans un déhanché calculé et mesuré. Chacune de nous tourne sur soi-même et pour ma part, mes yeux se posent sur Ayan.

Il est en retrait mais est facilement reconnaissable dans ses vêtements de luxe noirs. C'est éprouvant pour ma vue. C'est qu'il est culotté ce mec. Après avoir fait le mort, il ose se pointer comme une fleur. C'est Ayan Kahn après, le milliardaire.

Je décide de l'ignorer et continue ma danse mais pourtant tout mon être demande à savoir où il était, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi cette réaction ?

Des applaudissements retentissent tandis que nous arrêtons notre choré. La jolie fille de l'île m'offre un collier et une couronne de fleurs qui sentent extrêmement bon.

— Waw, t'es vachement douée Hajira, j'en suis jalouse, s'exclame Risha.

— Je ressemble à une vraie fille des îles avec ces fleurs.

Aurore sourit sans rien dire. Risha me fait signe d'approcher et me murmure à l'oreille :

— Hey ça fait un moment qu'il est là, tu devrais aller lui parler.

Ayan n'avait pas bougé de sa place, son regard électrique toujours fixé sur moi. Je souffle et me dirige vers lui à pas de loup. J'ai une certaine appréhension. Comme si c'est la première fois que je le voyais ou qu'il est devenu un autre Ayan. C'est dingue mais il a dû s'écouler deux bonnes minutes avant que je n'arrive à sa hauteur. Les gorilles qu'il a collé à mes basques sont restés en retrait.

Chacun connaît sa place.

— Tu es douée pour danser la biguine, dit-il sans enthousiasme.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant