— Je te rappellerai après, je t'aime.
Je raccroche le combiné et le pose à côté de moi. Je prends soin de me masser les tempes qui sont en surchauffe à force de réfléchir. Heureusement, l'aide de Myriam avec qui je viens de raccrocher, m'a été précieuse.
Dès que nous avons quitté le restaurant, j'ai emprunté le dossier à maître Omar qui me l'a passé sans roupiller. Il fallait que je refasse les calculs pour être sûre que Grincheux ne s'est pas trompé. Comme lui a fait, j'ai cru qu'en cinq secondes j'allais finir.
Cependant, mauvaise est la surprise de savoir que même avec l'aide de ma sœur — amoureuse des maths — j'ai fini une heure plus tard. Je reste perplexe face à cela. Myriame m'a assuré que c'était le meilleur raccourci qu'on pouvait prendre et cela nous a coûté soixante minutes, alors comment Ayan a réussi à le faire en quelques secondes ?
Néanmoins, force est de reconnaître qu'il a raison. S'ils avaient signé ce contrat avec le père de Zayn, bien qu'avec les apparences ils semblent être les gagnants, mais ce n'est pas le cas. Je dois admettre qu'Ayan est rusé et qu'il est futé pour les affaires.
— Je peux entrer ?
La voix d'Annie me sort de mes pensées.
— Oui.
Elle vient s'asseoir devant moi avec une tasse de café fumant à la main. L'odeur du cacao caresse mes narines.
— Je crois que tu as besoin d'un fortifiant, rit-elle.
— C'est ça, moque toi. Tu ne diras pas la même chose lorsque j'aurai mis Ayan Ahmed Kahn face contre terre.
— Ou alors tu ne tiendras pas le même discours lorsqu'il t'aura remis les idées en place. Mademoiselle Barry, il s'agit d'Ayan Ahmed Kahn comme tu l'as dit et personne n'ose le défier, lui et ses frères.
— Je ne suis pas personne, rétorqué-je en prenant une gorgée du délicieux café qu'elle m'a apporté. Merci pour ça.
— Du courage ma belle.
Annie sort après avoir bien rigolé pour se foutre de moi. Je soupire et laisse ma tête tomber en arrière. J'ai choppé une de ses migraines rien qu'en vérifiant les chiffres, je suis sûre que ma tête va carrément exploser quand je vais recommencer les calculs pour établir un nouveau contrat.
Satané Ayan.
Il est aussi machiavélique de l'intérieur qu'il est beau de l'extérieur.
Je reprends le stylo et mène de nouveau un combat avec les chiffres.*
Je vois déjà le croissant de lune à travers la fenêtre de mon bureau. Je me masse le cure chevelus en m'en écorcher le crâne. Je suis à bout. Qu'est-ce qui m'a donc pris de foutre mon nez dans des trucs auxquels je ne comprends que dalle ? Ah oui, cette putain de fierté.
J'ai l'impression de porter le poids d'un bowling sur la tête et je ne parle pas de mon ventre qui gargouille. Après mûres réflexion, je range tout et décide de rentrer tout terminer à la maison. Pour dire vrai, j'ai même pas l'envie de rentrer. Si c'est pour voir la tronche hautaine de cet homme, sa majestuosité Ayan, je peux encore m'en passer volontiers.
Une fois dehors, je hèle un taxi jusqu'en perdre haleine mais c'est impossible. Je crois que le monde entier est contre moi aujourd'hui. Je commence à désespérer et suis prête à chialer comme une petite fille quand une voiture — plutôt luxueuse — s'arrête devant moi. Mon cœur cogne contre ma poitrine à une vitesse folle. Il faut quand même avouer que j'ai peur, on sait jamais.
Les vitres se baissent et j'ouvre ma bouche de surprise lorsque je découvre le visage — resplendissant — d'Ayan. Ses cheveux ramenés à la nuque accentuent son air sombre et son regard toujours aussi froid, glacerait même un spectre. Au-delà de ça, il semble briller, étinceller, rayonner sous les feux multicolores de Paris.
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Un Hiver à 100°(En Pause)
RomanceL'Hydre de son surnom international, est un homme sans cœur. Reconnu dans le monde entier comme étant le nouveau successeur de la mafia russe, sa réputation sanguinaire le précède. Sa couverture ? Un milliardaire. *** Hajira Barry séjourne chez l'em...