Chapitre 16

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« C'est la petite-amie d'Ayan. »

Cette phrase fait encore écho une bonne minute dans ma tête sans que je ne sache comment réagir à cette annonce. D'ailleurs pourquoi je devrais réagir ?! Cette nouvelle m'a figée sur place, ça m'a estomaquée et soudain je n'avais plus du tout envie d'aller à cette soirée. J'ai un goût amer dans la bouche et mon cœur se serre sans que je ne comprenne pourquoi. Je sens les regards lourds de mes nouvelles amies sur moi mais n'en fais pas cas. Je suis tout d'un coup très mal à l'aise, va savoir pourquoi.

— Hajira, tu vas bien ? Me questionne Siara qui, je suis sûre, tente d'étouffer un rire. Tu es toute blème.

— Pourquoi ça n'irait pas ? Lui renvoyé-je, agressive.

Sans que je ne comprenne leur délire, elles se tapent des barres comme deux folles qui se seraient échappées de l'hôpital psychiatrique. Je roule des yeux et croise mes bras sur ma poitrine. Cette journée a été longue.

— Calme toi ma chérie, articule Siara en s'étouffant presque. Ayan ne sortirait jamais avec une meuf comme Azhar. C'est tout simplement pas son genre.

— Je m'en fiche Siara d'ailleurs comment tu sais que c'est pas son genre ? Je ne vois presque jamais parler avec lui, répliqué-je, légère comme une plume.

— Tu suis tous les faits et gestes de mon frère ou quoi ? Rit Kajal.

Sa phrase renferme pleins de sous-entendus. Je ne sais pas ce que leur passe par la tête mais elles feraient bien mieux d'oublier leurs idées saugrenues.

— N'importe quoi, je roule les yeux et m'enfonce dans mon siège.

Je commence à croire que Kajal n'est pas seule dans sa tête tout comme Siara.

— D'ailleurs je le déteste ton frère, ajouté-je. Il est arrogant, imbu de lui-même, prétentieux, orgueilleux, détestable. Il croit qu'il est le nombril du monde sans oublier qu'il n'a aucun respect et pour personne d'ailleurs. Il se croit supérieur aux autres avec ses airs de roi sans omettre que c'est un sombre connard qui ne sait pas rendre service par bonté d'âme.

Elles ont les yeux aussi grands que des soucoupes et la bouche entrouverte. C'est vrai que le tableau que j'ai fait de leur très cher Ayan est trop violent alors ça ne m'étonnerait pas qu'elles m'éjectent hors de la limousine.

— Tu le déteste à ce point ? S'étonne Kajal.

— Ça dépasse tout ce que tu peux imaginer la haine que j'ai pour lui.

Le silence règne dans l'habitacle. Je n'aime certainement pas Ayan — alors là pas du tout — mais pas au point que je viens d'énoncer. Ayan a le pouvoir de me faire sortir de mes gongs, de m'énerver et me faire douter de ma propre conscience.

La limousine se gare enfin, après Siara, je descends suivie de près par Kajal. Nous sommes face à une lumineuse villa moins grande que celle de Karim mais tout de même imposante. Delà où nous sommes, aucune musique ne parvient à nos oreilles pourtant on devine vite qu'il y a de l'ambiance à l'intérieur vu l'interminable rang de voitusre luxueuse à laquelle nous nous ajoutées.

— Venez.

Kajal et moi suivons Siara car elle semble bien connaître les lieux. Nous traversons le jardin où il y a une foule incroyable et débouchons sur la piscine. Heureusement que c'est pas notre destination car le manque de pudeur de ces jeunes gens m'aurait fait perdre mes moyens. Après une dernière traversée, nous nous limitons finalement dans le grand salon décorée. Il y a aussi un beau monde ici mais beaucoup plus vivable que celui de la piscine. Mes yeux scrutent la vaste pièce blanche et les guirlandes de fleurs incrustées de lumières qui longent les murs. Juste au-dessus de moi, un lustre de plusieurs centaines de milliers d'euros pend.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant