Chapitre 29

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Je bois l'eau du verre d'une traite ce qui m'aide à faire passer les pullules, littéralement. À travers le hublot, je regarde Ayan donner des directives à des hommes en noir et qu'il est classe, ma parole. Apparemment, on voyage avec son jet privé, du coup mis à part les pilotes et les hôtesses, nous seront seuls tout au long du voyage. D'ailleurs, j'ai même oublié de lui demander où on va. Ou si ! Mais il m'a envoyé balader.

Je branche mon téléphone à mon casque Bluetooth et laisse tomber ma tête en arrière. Inspirant une dernière fois d'être seule, Ayan daigne enfin se montrer. Il est beaucoup différent d'habitude. Je sais que la plupart du temps il s'habille pas du tout comme ces gens riches en costumes et cravates mais aujourd'hui c'est le cas. La veste est posée soigneusement sur une chaise de l'autre rangée. La chemise noire qu'il porte est repliée jusqu'aux coudes et les deux boutons ouverts, laissent entrevoir son torse ferme. Je crois que sa dernière visite chez le coiffeur ne remonte pas à très longtemps vu comme sa tête est fraîche. Les contours rasés, les cheveux attachés, sans oublier sa mine renfrognée.

Sans un mot pour moi, il s'assoit et commence à manipuler une tablette. Son visage concentré lui confère un air sexy. Je me demande bien à quoi il peut ressembler s'il dort. J'ose également espérer qu'il ne ronfle pas.

— Tu vas te bousiller les oreilles avec autant de volume, dit-il en m'enlevant le casque.

Je lui lance un regard qui se veut noir et remets le casque sur mes oreilles. Qu'est-ce que ça peut lui faire de toute façon ? Ayan garde le silence et continue ce qu'il faisait sur sa tablette lorsque quelque chose me revient en tête. Je retire le casque et le fixe un bon moment avant de dire :

— Tu n'as pas oublié quelque chose ?

— Non pas que je sache, répond Ayan sans me regarder.

Je déteste ça. Moi quand quelqu'un me parle, j'aimerais bien qu'il me regarde. Une question de respect. Mais là, ce gars pourri gâté par la nature ne daigne même pas lever les yeux de son écran. Si on compte passer le voyage comme ça, ça va pas le faire.

— On va où ?

Il me regarde un bref instant et lorsqu'il ouvre la bouche pour parler, il se fait interrompre par la sonnerie de son iPhone posé sur la table entre nous deux. Du coin de l'œil, j'aperçois le prénom d'Azhar et je ne peux réprimer le sentiment de colère qui m'envahit. Cette fille me sort par les yeux.
L'expression d'Ayan change en décrochant l'appel, il paraît soudain plus heureux même s'il ne sourit pas.

Sans un mot pour moi, le téléphone collé à l'oreille, il se lève de son siège et part je-ne-sais-où. Il est tellement proche d'Azhar que ça me fait mal. Je jalouse intérieurement la place qu'elle occupe dans son cœur. Je ne veux pas être au même niveau qu'Azhar, j'en veux beaucoup plus mais malheureusement, c'est un rêve impossible à réaliser. Je ferme les yeux profitant du son qui me berce jusqu'à finir par m'endormir, étant trop fatiguée par ma journée.

****

Je papillonne les yeux jusqu'à avoir une vision nette et m'étire pour diminuer le surplus d'engoudissement. Mon siège à été réajusté de sorte à ce qu'il soit un lit et mon casque Bluetooth est posé sur la table. Je me débarrasse du plaide qui me couvre et fixe Ayan. Il a toujours cette tablette en main et ne semble pas être prêt à s'en débarrasser. Je vais me rincer le visage puis demande à une hôtesse qui louche sur qui on sait de me filer des pommes.

De retour à ma place, je ne manque pas de jeter un coup d'œil rapide à l'appareil que tient Ayan. Il y a des tubes, des composants, des formules extras compliquées et bien trop fortes pour mon cerveau. C'est sûrement son truc de scientifique mais moi je m'ennuie.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant