Chapitre 21

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Je fixe Ayan comme si c'est la première fois que je le vois. Ses yeux bleus d'habitude ont littéralement viré au noir. J'ignore envers qui - Zayn et moi - ce flux de haine est dirigé. Yassine à côté de lui, fait tout aussi les yeux ronds que moi.

- C'est bon t'as fini ? Me demande Zayn sans quitter Ayan du regard.

- Je...Vous faites quoi ici ? Dis-je en ignorant la question de Zayn.

Mon ami me fixe avec une lueur accusatruce dans les yeux. Mes yeux font la navette entre les deux garçons qui se lançent des braises à travers le regard. Je cligne les yeux afin d'être sûre que je ne suis pas sujette à des hallucinations. Les cheveux noirs d'Ayan sont la symétrie de ceux de Zayn bien plus en ordre. La beauté olympienne du milliardaire a quelques touches de ressemblance à celle moins envoûtante de Zayn. Leurs postures plus que semblables laisseraient croire qu'ils sortent des mêmes entrailles.

- Je vois pourquoi tu étais pressée, crache Ayan avec mépris. D'un homme riche à un autre, tu as vraiment du goût en matière de gars.

Ses mots crus me rappellent à l'ordre. L'opinion qu'il a de moi me fait mal. J'ai l'impression que quoique je lui dise, il ne comprendra pas que je ne cours pas derrière les gens à cause de l'argent. J'ai connu Zayn bien avant son ascension rapide.

- On ne peut pas attendre quelque chose d'autre venant d'une-

- Dis un mot de plus à l'encontre D'Hajira, un seul et je te ferai bien plus pire que ce que t'as connu, menace Zayn.

Comment ça ce qu'il a vécu ? D'où se connaissent-ils ?

Ayan lâche un rire nerveux qui laisse croire qu'il est possédé par un démon de haine. Une rancœur fulgurante fait briller ses pupilles glacées.

- Crois-moi El-Malick quand je te dis que me recroiser a été ta plus bête erreur, déclare t-il.

Il me regarde avec un regard dont je n'avais jamais eu droit. Un regard qui reflète tout le dégoût et la haine qu'il éprouve pour ma pauvre personne.

- Viens ! Dit-il à Yassine.

Les yeux gris de ce dernier rencontrent les miens qui ont adopté une couleur grise terne. Le fils de Rüzgar me fait un clin d'œil avant de disparaître emporté par l'ouragan qui est son oncle.

Déstabilisée par tout ce qui vient de se passer, je donne deux billets de je-ne-sais combien à la caissière spectatrice de cette dispute et m'en vais. Zayn me suit de près, plus silencieux que jamais. À tous les deux, une seule question nous brûle la langue : D'où tu connais Ayan ? Mais on se ravise. Les traits fins et joviales de mon ami sont tirés par la colère tandis que moi, l'envie de pleurer me saisit la gorge.

Encore une fois, Ayan m'a humilié devant des milliers de gens. Il pense que je suis l'une de ces filles aux mœurs légères et qui sont prêtes à tout pour se faire un peu d'argent. Moi qui d'ordinaire m'en fiche complètement de l'avis des autres sur ma personnalité, me retrouve à avoir mal. Ça me fait mal qu'il pense ça de moi. Ça n'a aucun sens mais j'aimerais tellement qu'il arrête de se méfier et qu'il me voit telle que je suis réellement, comme Zayn.

Et dire que tout ceci s'est produit tout simplement parceque j'ai croisé Zayn qui a proposé de me déposer. Vu que j'étais assez en retard, j'ai pas cherché à savoir ce qu'il faisait dans le coin et je suis montée. Par après, il m'a fait savoir qu'il devait passer par le supermarché pour s'acheter des bonbons. J'avais bien ri. Il n'avait pas abandonné sa manie de toujours succer des bonbons. Naturellement, j'avais aussi décidé de prendre un paquet pour Yassine et Nala. Je sais que Jenna leur interdit les sucreries mais si on obéissait à tous les interdits, le monde serait encore à sa phrase primaire. J'avais décidé de les entraîner dans ma rébellion et puisqu'ils venaient souvent dans ma chambre, elle n'allait jamais être au courant. Cependant, je ne trouvai pas le troisième parfum, celui à la fraise qui était mon préféré en passant. Voilà où des bonbons m'ont conduite.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant