Chapitre 28

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Un chapitre 28 tout neuf, tout frais. Une récompense pour la longue attente.

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PDV D'AYAN

Ce soir spécialement, je trouve ma chambre trop grande pour moi. Couché sur le balcon, je ne parviens pas à fermer l'œil malgré toutes mes tentatives de sommeil. Enfaîte, la voix de Karim ne cesse de résonner dans ma tête allant même jusqu'à me provoquer une migraine atroce. Depuis que je me rappelle de nous deux, il n'y a jamais eu une dispute aussi violente entre nous deux. On se disputait plus petits mais Karim ne gardait jamais son sérieux alors on finissait toujours par se réconcilier. « Assassin » est le mot principal qui fait écho dans ma tête. La colère peinte sur son visage, j'étais incapable de savoir si mon frère le pensait réellement ou si c'était seulement la haine qui le faisait parler. Ce dont je suis sûr, c'est que ça m'a fait mal. D'abord c'était la voix de Karim puis une autre et encore une autre prononçant le même mot jusqu'à devenir moins rauque plus féminine.

Puis l'acte d'Hajira visant à sauver mon frère me revient en tête, provoquant un rire amèrement nerveux de ma part. Karim a de la chance, beaucoup de chance. Il lui suffit de connaître une personne pour qu'il compte pour cette dernière. Il attire les gens alors que c'est tout mon contraire. D'une part, c'est aussi mon héroïne car si j'avais ne serait-ce qu'éffleurer Karim, je m'en serais voulu toute ma vie. C'est lui mon frère, mon père et ma mère. À part lui, je n'ai pas vraiment quelque chose ou quelqu'un qui me retient dans ce monde.

J'étais prêt à frapper mon frère mais je me suis stoppé automatiquement devant Hajira. Non, il ne fallait pas lui faire de mal. Elle ne mérite pas d'être sujette à ma colère ni à nos problèmes de famille. Ce n'est ni son visage d'ange, son comportement quelque peu enfantin, ses airs excités, son sourire, tout en elle me procure un bienfait immense. Avec elle j'ai envie de vivre, de lutter, de sourire. Quand Hajira est face à moi, quand j'entends sa voix cristalline ou quand elle est absorbée par mon regard, je n'ai plus envie de souffrir. Pour la première fois, je me soucie de ce que quelqu'un pense de moi. De ce qu'elle pense de moi.

Ça ne doit pas être glorieux, pas du tout. Pas besoin d'être un psychologue ou analyste du comportement pour comprendre à travers son comportement que je représente tout ce qu'elle déteste. Hajira est décidée à haïr de toutes ses forces Ayan Ahmed Kahn alors que moi, je suis décidé à ne pas changer. Je n'ai pas envie d'avoir plus mal que maintenant.

Je ne veux pas trop m'attacher à Hajira, je ne veux pas l'aimer et je veux tenir cette promesse.

Le lit ne présentant aucun plis signe que je ne m'y suis pas couché, attire mon regard. Je me lève immédiatement et vais saisir le document posé sur le lit. J'ouvre l'enveloppe et dès que j'aperçois sa photo, une sensation étrange s'empare de moi.

Hajira Barry !

Pourquoi je ne cesse de penser à toi ?

J'entends des coups provenant de la porte de la chambre. Les sourcils froncés, je range les documents dans la commode et vais ouvrir. Surpris, je découvre Hajira. Dans sa robe de nuit blanche, l'impression d'être seuls au monde me saisit. Depuis que je l'ai vue pour la première fois ce jour-là sous l'ombrelle, c'est bien la première fois que je me rends compte de sa beauté. Des cheveux aussi noirs que la nuit et aussi brillants que les étoiles tombent en cascade sur ses épaules, son dos et même plus bas. Des mèches longues et légèrement bouclées entourent son visage un peu endormi.

C'est la première fois que je la vois sans son chignon et je dois dire que je ne suis pas déçu.

— Ayan !? Tu vas bien ? Ça fait un bon moment que je te parle.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant