Chapitre 38

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J'ai repris le travail aujourd'hui. Tout le monde m'a bien accueilli malgré la méfiance de certains à cause de la visite d'un Kahn qui a précédé notre départ pour l'île. Ils ne me traitent plus comme avant, c'est comme s'ils ont peur de m'adresser la parole ou de m'offenser. C'est le statut d'Ayan qui a causé tout ça. Je ne vais pas lui en vouloir d'être riche mais je ne vais quand même pas vivre dans son ombre, si ?

Dès que j'ai mis les pieds dans mon bureau, maître Omar m'a demandée dans le sien. Je soupire profondément et vais répondre à son appel.

— Mademoiselle Barry, bienvenue ! S'exclame maître Omar.

Je force un sourire en voyant à quel point il a la voix douce, un sourire niais et une expression... étrange. S'ils croient qu'il y a quelque chose entre Ayan et moi, c'est qu'ils sont complètement tarés les pauvres.

— J'espère que vous avez passé de bonnes vacances, ajoute t-il.

— Oui, merci de demander.

S'il pouvait arrêter de parler de ça, il me rendrait un grand service.

— Je peux savoir pourquoi vous m'avez demandé ?

Il sourit simplement en tirant sur le nœuds de sa cravate.

— Je voulais juste prendre de vos nouvelles, vous pouvez y aller.

Je serre les poings et force encore un sourire avant de sortir. Lorsque je referme la porte, je mets ma main sur ma bouche pour étouffer mon cri de frustration. Une fois chose faite, je manque de courir vers la mort lorsque je vois Fatima devant moi. Elle me regarde en levant un sourcil comme Ayan – je me demande toujours comment ils font ça – puis regarde le téléphone dans ma main. Fatima adopte une mine surprise avant de le prendre, en totalement admiration devant le luxe.

— Waw ! Mais... mais comment tu l'as obtenu ? Il est sorti il y a à peine trois semaines. C'est la dernière production de iPhone. C'est un téléphone luxueux de fou.

J'ai finalement accepté le téléphone d'Ayan parce que je n'ai pas eu le choix. Il a beaucoup insisté, s'excusant encore de m'avoir traitée de profiteuse. Jenna m'a convaincue de l'accepter lorsque je lui en ai parlé. Elle avait une expression bizarre. J'sais que c'est un téléphone luxueux et trop tape à l'œil mais pas qu'il est sorti y a quelques semaines. Ce qui veut dire que les gens qui le possèdent peuvent se compter.

— Tu ne rigoles plus, Hajira, hein ?

Sans attendre ma réponse, elle entre dans le bureau de son oncle. J'ai pas personnellement aimé sa remarque mais je n'en fais pas cas et retourne travailler.

À la pause, c'est devenu encore pire. Je regrette même d'avoir posé les pieds dans la cafétéria. Accompagnée d'Annie, je commande un verre de jus et après qu'elle ait fini de remplir son plateau, nous prenons place à une table. Des regards lourds pèsent sur nous ou plutôt sur moi.

— Tu es devenue une vraie star ici, dit Annie. Tout le monde te respecte.

— Ils respectent Ayan Kahn pas moi, en plus il n'y a rien entre nous.

— Hum !

Arrgghh ! Pourquoi personne ne veut me croire ? Il va m'entendre lui, il n'aurait jamais dû se pointer ici. Merde, c'est un milliardaire convoité de tous. Ayan m'a mise dans une belle merde comme toujours.

*
*    *

La journée s'est déroulée assez calmement malgré mon énervement dû à leur attitude. Je me précipite de ranger mes affaires et quitter cet endroit au plus vite. Dans le hall, les mêmes regards se posent sur moi alors que j'entends la réceptionniste murmurer à sa camarade « Elle en a de la chance d'être la fiancée d'un milliardaire aussi beau qu'Ayan Kahn. » et à l'autre de répondre « en tout cas, elle a bien caché son jeu.»

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant