Chapitre 19

26 6 4
                                    

— Vraiment ? Dis tu ne me fais pas marcher hein ? Fais-je en pointant Karim eu doigt.

Il secoue la tête en soupirant las. Ça doit être la énième fois que je lui repose la même question pour être vraiment sûre que je ne rêve pas et bien évidemment que je ne rêve pas. Je saute dans ses bras et il titube un peu, perdant l'équilibre.

— Non mais ça va pas ? Grogne t-il.

— Tu rigoles ? Je suis la plus heureuse du monde. Assister à un gala où le président peut être présent ? C'est carrément le rêve idéal.

Mon nouvel meilleur ami sourit face à mon enthousiasme.

Deux heures plus tôt :

J'étais assise tranquillement dans ma chambre entrain de causer avec ma petite sœur Myriam lorsque Yassine est arrivé. Sans un mot, il dressa son bazar sur le sol et s'assit à côté. Suivie quelques minutes plus tard par la mignonne Nala, j'avais soupiré avant de dire aurevoir à ma meilleure amie et sœur puis de fermer l'ordinateur.

— Que puis-je faire pour vous, cher monsieur et gente dame ?

— Viens jouer avec nous, Hajira. S'il-te-plaît.

Si ça avait été Yassine, oh si ça avait été Yassine.

J'avais souri à Nala et m'étais assise en tailleur avec eux. La petite tante du diablotin nous avait proposé de créer un conte. Yassine, fidèle à lui-même, avait catégoriquement refusé avant de céder. Le thème de ce jeu plus qu'enfantin était : Un hiver chaud. J'étais vraiment sceptique et pas du tout partante pour un thème aussi contradictoire mais Yassine n'a pas cillé devant mon regard qui se voulait froid.

Il a vraiment cru que j'étais sa pote.

En même temps, ça donne tout l'air.

— Je peux ?

La tête de Karim apparaît à l'entrebâillement de la porte. Hochant la tête à l'unisson, nous avons continué de chacun dessiner le personnage principal. Le seigneur Yassine voulait que le meilleur portrait soit pris. Je ne suis pas vantarde mais je me débrouille bien en dessin.

— Vous faites quoi ? Avait demandé Karim en prenant place sur le sol.

Refoulant son statut de milliardaire à un jeune âge, le frère le plus gentil de la fratrie Kanh n'était en aucun cas un être prétentieux et imbu de son statut social comme son frère.

— Ça ne se voit pas ? Lui renvoyait Yassine.

Karim soupira et naturellement se saisit d'une feuille vierge et d'un crayon qui traînait.

— Je veux bien participer moi aussi. On dessine quoi ?

— Une princesse pour un conte de fée, lui réponds-je. Mais tu es vraiment sûr ? Moi je fais l'enfant parce que Yassine est une vraie plaie mais toi...

— J'aime bien passer du temps avec vous.

Je souris et nous continuions nos dessins dans une discussion très...enfantine. Je sentais de temps à autre le regard de Karim sur moi mais rien de bien gênant.  Soudain, une présence me fit frisonner. Levant instantanément mes yeux vers la porte, je découvris Ayan qui nous épillait. M'apprêtant à lui crier que c'est impoli d'espionner les gens, il m'en dissuada en me faisant signe de me taire. Je n'avais aucun intérêt à lui obéir car dans ses gestes il n'y avait aucune menace et ses yeux semblaient nostalgiques.

Je sentais qu'il voulait être ici, au près de son frère, sa sœur et son neveu mais il n'osait pas. Puis, il disparut sans aucun bruit.

— J'ai fini ! Annonça Karim en souriant.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant