Chapitre 7

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Je fais un au revoir de la main à Zayn juste avant que le taxi ne démarre. On s'est donné rendez-vous ce soir au restaurant italien qui fait les meilleures pizzas selon lui.

Zayn et moi on s'est rencontré à Madrid, à l'époque j'y allais souvent pour rendre visite à ma tante Saly, la sœur de ma mère. On vivait à Valence mais je préférais plus la capitale espagnole. C'est là-bas qu'on s'est rencontré par le biais d'Hakam, mon cousin. On s'est vite trouvé de nombreux points communs ensemble, notamment l'amour pour le basket-ball. On était ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre, toujours fourrés ensemble. Il me rappelait quelqu'un qui compte énormément pour moi.

Je dois admettre que depuis il a énormément changé, ça date quand même. Dès la fin de l'été à mon retour à Valence, je n'ai plus eu de ses nouvelles.

Du bout des doigts, je caresse le dossier qui repose sur mes genoux. Maître Omar m'a ordonné de ne pas le lire et justement, l'envie de l'ouvrir devient irrésistible.

Après tout, il n'en saura rien.

Je l'ouvre avec appréhension, ma curiosité va sûrement causé ma perte, c'est indéniable. C'est un contrat d'achat de locaux et tous les trucs qui regardent les riches. J'y vois inscrit le nom de Abdûl Karim Ahmed Kahn. Peut-être que c'est un contrat commercial entre eux.

Le bruit d'une collision parvient jusqu'à mes oreilles, je lève les yeux vers la provenance du bruit et il se trouve que c'est une Rolls Royce qui nous est rentrée dedans. Le chauffeur du taxi s'excuse et descend pour régler la chose avec le propriétaire de la Rolls Royce que j'identifie comme étant... Ayan ?!

Immédiatement, je descends à mon tour pour assister à la scène comme la foule de gens réunie autour de nous.

— Putain ! Vous avez vos yeux dans le cul ou quoi ? Grogne Ayan.

Je lâche un hoquet de surprise dû à la manière dont il s'adresse à ce vieux monsieur qui a sûrement le double de l'âge de son père.

— Monsieur c'est vous qui étiez en excès de vitesse et vous n'avez pas respecté le feu, se justifie innocemment le chauffeur du taxi.

— Ta gueule ! Tu ne m'as pas vu venir peut-être ? Bordel, c'est ton misérable salaire qui va réparer ma voiture.

— Ta gueule toi-même oui, crié-je en interrompant le chauffeur.

Ayan remarque enfin ma présence et ôte ses lunettes de soleil pour plonger ses iris bleues dans les miens. Son regard froid me déstabilise et son faciès déformé par la colère me fait regretter d'avoir ouvert ma bouche. Avec ses kilos de muscles, il peut en finir avec moi en un coup de poing.

— Je crois avoir mal entendu, dit-il.

— Si vous avez très bien entendu, bégayé-je avant de me reprendre. C'est pas parce que vous êtes riches que vous allez vous permettre de vous croire au dessus des lois. Vous n'avez pas respecté les feux alors vous êtes le seul responsable de ce qui est arrivé à votre bagnole. Aussi, je vous demanderai de présenter vos excuses à ce monsieur.

— Sinon ? Me défie t-il en s'approchant de deux pas.

Je recule de deux pas et ravale difficilement ma salive.

— Sinon...euh..rien. Mais vous n'avez pas le droit de lui parler comme ça.

— Écoute moi petite conne et rentre le bien dans ta cervelle de poisson rouge, me sussure t-il à l'oreille. Arrête de faire la folle avec moi sinon tu risques de le regretter pendant toute ta vie. Tu as de la chance qu'il y ait des gens autour de nous, sinon je t'aurais refait ta face de garce.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant