Chapitre 14

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Comme une marionnette contrôlée par le son glacial de sa voix, je me suis retournée en deux temps trois mouvements pour lui faire face. Arrêté au seuil de la porte, les bras croisés sur sa poitrine dont le t-short noir qu'il porte faisant ressortir ses muscles saillants, appuyé au mur par l'épaule, il me dévisage attendant une réponse nette à sa question.

— Pardon ? Sors-je à court d'excuses. Qu'est-ce que je faisais au sous-sol ? Drôle de question vous ne trouvez pas ? Je peux vous retourner la question monsieur Kanh ? Vous faisiez quoi au sous-sol ?

Il arque un sourcil et se redresse, aussitôt je m'éloigne.

— Répond à ma question, réitère plus calmement Ayan.

Ça aurait plus être moins intimidant que lorsqu'il crie mais enfaîte c'est pire.

— J'ai plus le droit d'y aller ? Fais-je en m'enfonçant encore plus dans la provocation.

Il soupire.

— Ça dépend du motif qui t'amène làbà, affirme t-il avec une expression neutre.

Je déglutis et ramène une mèche de cheveux qui s'est échappée de mon chignon derrière mon oreille. Je passe la langue sur ma lèvre inférieure puis regarde partout autour de moi sauf là où se trouve mon interlocuteur.

— C'est bien gentil de vouloir taper la causette avec moi mais j'ai beaucoup à faire, si vous pouviez m'excuser.

— Je ne le fais pas souvent mais je vais prendre la peine de te mettre en garde, si tu es là pour ton stage, fais le et dégage vite. Dans le cas contraire, si t'es là pour faire ta sainte-ni-touche pour l'argent, crois-moi je ne donnerai pas cher de ta peau.

— Rassurez-vous, de votre argent, je peux encore m'en passer.

Il s'en va immédiatement après ma réplique. Je trouve cet homme vraiment très bizarre. Peut-être qu'il s'agit juste de mon impression mais il y a des fois où je sens qu'il n'est pas vraiment lui. Il est certes arrogant – très arrogant – mais aussi calme. C'est comme s'il fournissait un effort considérablement grand en parlant. Qui est réellement Ayan Ahmed Kahn ? C'est un milliardaire, le monde le sait ça, mais qui est-il dans son fort intérieur ? L'acharnement de le comprendre dépasse ma compréhension. Il me fait penser à quelqu'un qui a toujours été mis à l'écart, rejeté par tout le monde. Cependant il est beau et riche, je crois que toute sa famille l'aime malgré son comportement désagréable qui puis-je est repoussant, alors ceci n'est pas la raison de son comportement. Ayan n'est pas un sans-amis. J'en viens à la conclusion que tant que je n'aurai pas toutes les réponses à mes questions, je n'aurai pas de repos.

Je passe la main sur mon visage lorsque mes yeux se posent sur mon réveil matin : six heures, quarante.

— Merde, c'est déjà le matin.

L'imprimante ayant fini son travail, j'agrafe le contrat qui m'a coûté une nuit de sommeil et vais prendre une douche bien méritée. Aujourd'hui, j'ai choisi le gel douche à la senteur de fraises. J'adore ce parfum, sur tous les plans.

Lorsque je finis, je prie puis trace dans le dressing me trouver un truc à mettre au plus vite. La première tenue qui me glisse sous la main est un pantalon large blanc et une chemise bleu foncé. Heureusement pour moi que je n'ai pas mouillé mes cheveux alors il m'a juste suffit de refaire mon chignon d'hier. Je récupère tous les dossiers que je fourre dans un sac et sors de la chambre à vitesse grand V.

En courant pour descendre les escaliers, je croise Karim et Jenna qui discutent.

— Tu es pressée dis donc, remarque Karim. C'est à cause d'Ayan, hein ?

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant