Chapitre 18

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Mes yeux refusent de quitter la nouvelle venue qui est scotchée à Ayan comme du col. Ce dernier semble s'ennuyer puisqu'il retire le bras de son amie mais elle revient toujours à la charge. Pire qu'un pot de col. Depuis qu'on a quitté le jardin, elle obtient de vagues réponses d'Ayan voire pas du tout. Karim, adossé au pilier loin des canapés, scrute Azhar d'un œil mauvais sans jamais dire un seul mot. Je ne l'ai jamais vu comme ça alors j'en conclus facilement qu'il ne l'aime pas beaucoup. D'ailleurs, c'est aussi la première fois que je le vois lancer des regards noirs à Ayan.

— Malick, tu veux bien me montrer ma chambre ? Je suis fatiguée, minaude la jeune femme.

Belle, elle l'est sans doute. Des cheveux bruns bouclés à la perfection entourent son visage ovale. Son nez est effilé et sa bouche fine est recouvert d'un rouge à lèvres nude. Ses jambes sont effilées et soutiennent sa belle taille de guêpe. Sa beauté est certes époustouflante.

— Euh...ouais. Suis-moi, lui répond Ayan hésitant après avoir regardé Karim.

Mon hôte ne détache pas son regard de l'amie de son frère. Ils se lèvent du canapé et se dirige vers les marches lorsque Azhar se tourne vers moi.

— Apporte ma valise, dit-elle dans un ordre.

Je fronce les sourcils en remarquant le soudain changement dans sa voix. D'une voix douce et mielleuse, elle est passée à un ton dur et autoritaire. Quelque chose me tique. Elle vient de me faire passer pour une domestique ou je me trompe ? Cette fille ne manque pas d'air, vraiment. Mais quand on sait qui est son ami, on ne peut pas vraiment lui en vouloir.

— Pard-

— Viens voir Hajira, résonne la voix de Karim.

Il adopte une posture fière et enfonce ses mains dans ses poches, regardant son petit frère avec une certaine froideur. C'est la première fois que je vois Ayan baisser les yeux devant son frère. Je ne comprends pas pourquoi Karim est aussi désagréable avec eux mais j'aimerais bien savoir. Sans un mot, je le suis et nous faisons le tour du salon pour emprunter un autre escalier qui mène à l'étage dont j'ignorais même l'existence. C'est une maison ou un fort ?

Après quelques minutes dans le silence, Karim s'arrête devant une pièce. Il ouvre la porte et m'invite à entrer en silence. Lorsque je pénètre la pièce, une douce odeur rosée me titille les narines ce qui m'arrache un sourire.

Karim grogne.

— Jenna a encore fait le ménage, quelle plaie cette fille. À croire que je suis son mari.

Je souris mais ne dis rien. J'aimerais bien savoir pourquoi je suis ici moi. J'observe la chambre qui est d'une beauté à couper le souffle. De couleur noire dominante nuancée d'un rouge vif, la chambre éclairé de quelques spots lumineux donne une ambiance de boîte de nuit. Le dressing, la commode, le mini-bar tout est fait de verre. Même la porte qui sépare du lit est en verre, un point commun avec son cadet.

— Waw, tu t'es cru Banche-Neige ou quoi ?

Karim rit gaiement marquant la grande contradiction avec Ayan.

— Écoute Hajira, débute mon hôte, je sais bien que pour obtenir le contrat avec les El-Malick, tu as dû donner quelque chose à Ayan. En te voyant travailler à son compte aujourd'hui, j'ai compris la chose qu'il s'agit. Tu vas pas me croire mais depuis que tu es là, j'ai remarqué certains changements chez Ayan. Changements qui risquent de freiner avec l'arrivée de cette traînée.

La promesse que j'ai faite à Ayan me revient. Il profite de cela comme bon lui semble mais je suis bien décidée à me venger après tout ça. Soudain, la question qui me trotte l'esprit me revient en flèche aussi m'empressé-je de la soumettre à la personne qui doit le mieux connaître la crapule aux beaux yeux bleus.

Un Hiver à 100°(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant