Love & Books dans les Highlands

Duncan

Je ne tiens plus depuis une demi-heure que je suis arrivée au manoir. Comme un gamin le jour de Noël pressé d'ouvrir ses cadeaux, je scrute l'arrivée d'Annabelle Cameron.

Je dois avoir l'air suspect à regarder toutes les cinq minutes derrière le rideau de la fenêtre de l'entrée. Heureusement que le manoir est isolé et qu'il n'y a pas de passage. Je regarde pour la énième fois ma montre. Elle devrait arriver d'ici dix minutes. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le cœur qui palpite rapidement. Je ne saurais dire si je suis impatient d'excitation face à l'avancée de la vente de cette demeure ou si j'appréhende cet entretien. Et si elle n'acceptait pas? Et si personne ne voulait s'occuper de tous ces livres? Je perdrais encore du temps. Je secoue la tête comme pour chasser ses pensées stériles. On sait bien qu'avec des si..., n'est-ce pas?

Je sors de mes pensées en entendant du bruit dehors. Je suis postée devant la fenêtre et me recule instinctivement. Je regarde discrètement et voit une jeune femme arrivée sur un vélo de ville couleur rouge sang. Sur le devant, un panier en osier et sur le porte-bagage, une caisse en bois attachée avec deux sangles. Elle descend de son deux roues et le pose contre la barrière.

De là où elle se tient, je peux voir les traits de son visage de forme arrondie. Elle a les joues rosies par le froid et ses grands yeux marrons sont émerveillés par ce qu'elle voit devant elle. Il est vrai que cette maison est plutôt impressionnante. Le cadre sauvage ne fait que renforcer son côté mystérieux.

Elle est là, devant la porte. Je l'observe, elle dégage quelque chose de magnétique. C'est bizarre de le ressentir alors que je suis derrière la fenêtre. Elle se met en marche et remonte l'allée. Je recule et me cale contre le mur avant qu'elle ne m'aperçoive. La sonnette retentit dans tout l'habitacle. Je prends une grande inspiration et ouvre la porte.