Duncan

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Je suis devant le manoir appuyé contre le mur près de la porte, j'attends la société de déménagement que j'ai mandaté la veille pour qu'elle puisse vider la maison. Plus vite fait plus vite je pourrais retourner à ma vie et oublier une bonne fois pour toute cette partie de mon passé.

Le froid ne s'est pas tari, le vent est encore plus mordant que la veille, je relève le col de mon manteau et regarde à l'horizon. Je suis impatient d'en finir avec tout ça. Le bruit des moteurs me fait sortir de ma réflexion. J'aperçois les camions des déménageurs approcher. Au total, ce sont trois camions qui se sont arrêtés les uns derrière les autres dans l'allée. Les déménageurs sortent tour à tour de leur véhicule et le chef d'équipe (je pense) s'approche de moi :

— Bonjour Mr Hay , voici l'équipe qui va se charger de vider la demeure aujourd'hui. Nous pensons qu'en fin de journée, tout sera fini.

Je sens un poids qui s'enlève instinctivement de ma poitrine. C'est fou l'effet libérateur que de simples mots peuvent avoir sur le corps.

— Merci Messieurs, je répond poliment. Le plus rapide sera le mieux.

Le chef d'équipe me fait un signe de la tête et je prends les devants pour leur ouvrir la porte. Tour à tour, ils entrent dans la demeure et pour la deuxième fois de ma vie, j'entre à mon tour.

La même odeur que la veille me prend au nez et un sentiment étrange s'empare à nouveau de moi. J'inspire bruyamment et profondément pour le chasser. L'équipe des déménageurs me fait face.

— Comme je l'ai dit hier, ce n'est pas chez moi ici, je ne connais pas le manoir. Je sais qu'il y a deux grandes pièces en bas et je ne suis pas encore monté.

Sur ces dernières paroles, je me sens un peu honteux. Quand j'ai contacté en urgence des sociétés de déménagement, beaucoup n'avaient pas de disponibilité avant un bon mois, ce qui était trop long pour moi. Par chance, cette société a eu un désistement, tout s'est fait dans l'urgence, les détails n'ont pas été annoncés, j'espère que ça ne sera pas un problème pour eux.

— Ce n'est pas très grave, me rassure le chef d'équipe, si vraiment il y a plus que ce que nous pensons, nous conviendrons d'un autre rendez-vous rapidement pour terminer. Ou sinon vous ferez appel à une autre société.

Je hoche la tête même si en mon for intérieur j'espère que ça ne sera pas le cas.

Je les laisse travailler et leur dit que je reviendrai en fin d'après-midi pour le compte-rendu.

Je suis plutôt une personne cartésienne mais pour cette fois, je croise les doigts pour que ce manoir soit vide à mon retour. 

Love & Books dans les HighlandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant