Annabelle

27 0 0
                                    

J'ouvre difficilement les yeux. La luminosité n'aide pas. Je cligne plusieurs fois les paupières pour m'habituer à la lumière de la pièce. Je mets quelques secondes à retrouver mes esprits. La dernière chose dont je me souviens c'est d'être à vélo sur le chemin du retour.

Je regarde la pièce dans laquelle je me trouve. Je suis à l'hôpital. J'ai eu un accident. Je lève difficilement le bras et touche ma tête qui me fait un mal de chien. Je sens un bandage. Je regarde mon bras où des tubes sont reliés à diverses perfusions. J'essaie de me redresser mais tout mon corps me fait mal. Je grimace de douleur. Je renonce et soupire. Je me concentre pour rassembler les pièces manquantes. Je me souviens alors. Je frissonne et mon rythme cardiaque s'accélère. C'est à cause de Simon si je suis à l'hôpital. Il m'a renversé avec sa voiture.

Je suis en colère contre Simon mais aussi contre moi. J'ai minimisé le danger le concernant. Tous les signes étaient pourtant là et je les ai omis. Les larmes montent soudainement. J'aurai pu mourir. Simon aurait pu me tuer. C'est très grave. Je pense alors à Duncan. Si je m'étais confiée à lui, peut-être que les choses se seraient passées différemment. Je dois apprendre à demander de l'aide et à arrêter de vouloir tout gérer par moi-même. Je suis interrompue dans ma flagellation mentale lorsqu'un infirmier rentre de ma chambre:
— Bonjour Madame Cameron, comment vous sentez-vous?
— J'ai mal partout mais je suis en vie donc ça va, lui-dis-je d'une voix roc qui me surprend.
L'infirmier me sourit puis d'un air sérieux me dit :
— Il y a deux policiers qui sont là pour vous poser des questions. Si vous ne vous sentez pas prête à leur parler, ils peuvent revenir plus tard pour prendre votre déposition.

Je manque d'air soudainement. Je mets quelques secondes à répondre.
— Je suis prête à les recevoir. Plus vite fait, plus vite je pourrais tirer un trait sur cette histoire.
L'infirmier hoche la tête et sort de la chambre. Quelques instants après, les deux policiers entrent à leur tour et se postent devant mon lit.
— Bonjour Madame Cameron, on ne va pas vous déranger très longtemps. Sachez déjà que l'auteur de votre accident s'est dénoncé de lui-même.

Je suis surprise que Simon ait eu des remords. Il a dû jouer les victimes pour atténuer ce qu'il a fait. L'un des policier au visage rond et juvénile doit voir à mon expression que je suis en colère.
— Ne vous inquiétez pas Madame, le fait qu'il se soit rendu au commissariat de son propre chef ne va pas alléger sa peine. Cela va faciliter la procédure, il a avoué vous avoir renversé en voiture et d'avoir pris la fuite après avoir appelé les secours. Il n'y a rien à prouver. Il se trouve actuellement en détention.
Je suis soulagée de l'apprendre et respire enfin convenablement. Le second policier, qui doit être plus âgé que son coéquipier poursuit :
— Maintenant, nous avons besoin de votre témoignage pour constituer le dossier et pour que la peine soit à la hauteur de son crime donc n'omettez rien, tout peut avoir son importance même le moindre petit détail.
Je me mets alors à raconter, depuis le début, ce cauchemar qui me hantera pendant un moment.

Love & Books dans les HighlandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant