Annabelle

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Duncan a reçu un appel important de son travail et a dû partir rapidement après le déjeuner. J'avoue que ça m'arrange. Quand je l'ai vu entrer dans le manoir, j'ai failli courir vers lui pour me jeter dans ses bras et tout lui raconter. Le voir s'inquiéter ainsi me donne envie de lui pardonner. Mais je me suis résignée à ne rien lui dire, je n'oublie pas pourquoi nous sommes en froid. Je réglerais seule mon problème avec Simon. Après tout, ça ne le concerne pas.

Je suis à nouveau dans la bibliothèque et je m'efforce de me concentrer sur mon travail bien que mon esprit en ait décidé autrement. Je repense à Simon qui rôdait autour du manoir, à Duncan qui a dû voir à mon expression que j'étais sous le choc et à ses tentatives plutôt réussi d'enterrer la hache de guerre. Je soupire et m'affale sur la chaise de bureau. Je n'arriverai à rien cette après-midi. Je jette un œil par la fenêtre et constate que le temps n'est pas trop mauvais aujourd'hui. Un timide rayon de soleil pénètre par la fenêtre. Je décide d'aller m'éclaircir les idées avec une balade.

C'est bien couverte que je prends le chemin vers la lande. J'ai pris l'habitude de me balader autour du manoir depuis que j'y travaille. C'est bizarre mais j'ai l'impression d'être chez moi ici. Si seulement les choses étaient plus simples. J'entend soudain le craquement de feuilles mortes et fait volte-face. Je deviens parano, c'est juste le vent et mon imagination qui me jouent des tours. Je reprends d'un pas plus rapide ma promenade et j'arrive sur la lande qui s'étend à perte de vue. Exactement là où Duncan et moi nous tenions quelques semaines plutôt.

— Annabelle je peux te parler s'il te plaît.
Je me retourne stupéfaite d'entendre la voix de Simon. Il se trouve planté là, le regard penaud. Je me demande alors combien de visages il a.
— Qu'est-ce que tu fais là Simon ?
— Je tenais à m'excuser pour ce que je t'ai dit l'autre jour.
— Tu m'as suivi jusqu'ici ? Depuis combien de temps m'épies-tu ? je lui demande en colère.
— Tu ne me laisse pas le choix, tu m'as bloqué, je n'ai aucun moyen de te contacter.
— Simon, je t'ai dit que c'était terminé. Je suis sérieuse. Combien de fois vais-je devoir te le répéter ?
Je m'approche un peu plus de lui. Bien que je sois confiante, je tremble un peu.
— Laisse-moi tranquille et retourne chez toi.
Je vois l'expression de son visage changer. Il m'attrape rapidement le bras .
— Jamais Annabelle. Tu es à moi et je ne vais certainement pas te laisser vivre tranquillement ton idylle avec cet écossais.
Je le repousse violemment.
— Ne m'attrape plus jamais comme ça ! Tu as vraiment un sérieux problème !
Je tourne les talons et m'enfuies sans me retourner jusqu'au manoir.

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