Duncan

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Nous nous sommes enfin mis au travail. C'est même un miracle que nous arrivons à nous concentrer chacun de notre côté. Enfin, elle, pas moi.

Je suis assis dans le canapé de la bibliothèque à une distance de sécurité d'Annabelle mais ça ne suffit pas. Elle se tient debout face à une étagère, étudiant un livre d'une main et tenant sa hanche de l'autre. Elle est tellement absorbée par ce qu'elle fait qu'elle ne se rend pas compte que je suis totalement hypnotisé en la regardant.

C'est dingue l'impact que cette femme à sur moi. En quelques semaines seulement elle a fait de moi un meilleur homme. Je me suis métamorphosé à son contact. Chaque jour qui passe, je tombe un peu plus dans les méandres de l'amour. Ce qui n'est pas pour me déplaire.

Je souris mais fronce ensuite les sourcils. J'ai un nœud à l'estomac. Je me rends compte que chaque jour où je tombe un peu plus amoureux d'elle, je suis un peu plus vulnérable aussi. C'est le revers de la médaille. Quand on se prépare à aimer, il faut aussi se préparer à souffrir m'a toujours dit ma mère.

Je médite quelques secondes sur cette phrase et me dit que ma mère a peut-être tort sur ce coup-là. Je me sens soudain mieux et recommence à contempler ma déesse. Je souris. Elle sort de sa torpeur et me sourit en retour. Je prends le petit paquet dans mon sac qui se trouve au pied du canapé et décide de réduire la distance entre elle et moi. Ça fait trop longtemps que je n'ai pas respirer son odeur sucrée qui m'enivre. 

Je m'approche et elle remet le livre sur l'étagère. Elle met ses bras autour de mon cou et je lui enserre la taille d'une main. Nous nous embrassons tendrement. Elle remarque le paquet joliment emballé que je tiens dans l'autre main.

— C'est pour moi ? me demande-t-elle le regard étonné

— Oui, je lui réponds tout en le lui tendant. J'ai pensé à toi dès que je l'ai vu. 

Elle s'empresse de l'ouvrir et je l'observe quand elle découvre le livre. Ses émotions se lisent sur son visage. Annabelle est tellement spontanée que je pense qu'il est difficile pour elle de cacher quoique ce soit.

— Oh merci Duncan ! Elle me saute littéralement au cou. Je suis très touchée par ton geste ! 

— Tu vois, je t'écoute quand tu parles.

Elle m'embrasse fougueusement puis m'enlace. Que je suis heureux dans ses bras. 

Après ce moment, Annabelle et moi trouvons notre rythme au quotidien. Je dors quasiment toutes les nuits chez elle.

Elle nous lit à voix haute chaque soir Bilbo. Elle a été choquée d'apprendre que je ne l'avais jamais lu. Elle s'est donc donné la mission de me faire découvrir son livre préféré. J'aime entendre sa voix douce et veloutée chaque soir. C'est notre rituel et j'apprécie vraiment ce moment intime. Je m'endors ensuite paisible et serein à ses côtés. 

Je passe dans ma chambre d'hôtel uniquement pour prendre une douche et changer de vêtements quand c'est nécessaire. Je retrouve ensuite Annabelle au manoir. Je travaille sur le canapé de la bibliothèque et nous faisons des pauses ensemble.

Nous discutons de nos rêves, de nos peurs, nos espoirs et regrets. Parfois nous sommes plus légers. On se chamaille, on se taquine et on finit toujours par faire une trêve sur le canapé de la bibliothèque ou dans la cuisine ou encore chez elle. On ne devrait pas mélanger le travail et le plaisir mais c'est tellement naturel entre nous deux que ce n'est finalement pas un problème. Quand le temps nous le permet, nous faisons une balade dans la lande.
Son intelligence, sa beauté, sa grâce, son humour ont raison de moi chaque jour. Je me sens léger, je me sens revivre. La douleur de la perte de mon géniteur semble se noyer dans l'océan de bonheur que je ressens auprès d'Annabelle. 

Love & Books dans les HighlandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant