Duncan

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Cela fait une semaine que j'ai surpris Annabelle dans les bras de cet inconnu. Elle ne m'en a pas parlé. Je remarque à plusieurs reprises qu'elle a le regard perdu dans le vide et l'air grave. Quand elle voit que je la regarde, elle se remet à sourire et son regard triste disparaît. Tout ça n'augure rien de bon.

Je décide de lui en parler au dîner ce soir. Il faut crever l'abcès. Je n'en dors pas la nuit, ça me rend complètement dingue ! Je m'allonge sur le lit de l'hôtel et ferme les yeux quelques instants. Je me ressaisis, me lève d'un bond et me prépare. J'enfile mon jean brut, celui qui me fait de belles fesses d'après Annabelle. Elle m'a d'ailleurs révélé que je lui avais fait une sacré impression en le portant la première fois qu'on s'est rencontré. J'ai souris face à cette confidence. Elle était totalement gênée en me la racontant. Son visage cramoisi en était la preuve. Ce qu'elle ne sait pas et que j'ai omis de lui dire c'est que j'avais bien remarqué ce jour qu'elle me matait. Je souris face à ce souvenir et mon cœur manque alors un battement. Je l'aime. C'est un fait et je ne veux pas la perdre.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir et satisfait de mon reflet, je quitte la chambre.
Je monte dans ma voiture et remonte la rue principale. Il y a du monde à cette heure-ci. Je suis arrêté derrière une voiture qui tente un créneau mission impossible comme j'aime les appeler, le genre de créneau où tout le monde sait que vous n'allez pas y arriver mais que vous vous évertuez quand même à faire pour tenter de déjouer les lois de la physique.

Je regarde ma montre, je suis bien à l'avance, ce qui veut dire qu'Annabelle ne doit même pas être encore habillée ! Je souris et regarde les nombreux passants se ruer dans les boutiques du centre. Mon regard s'arrête sur une jeune femme que je reconnaitrais entre mille : Annabelle. Mon regard passe ensuite sur la personne avec qui elle est en grande discussion : l'homme qu'elle a enlacé il y a quelques jours.

La voiture de derrière me klaxonne. Apparemment le conducteur n'a finalement pas réussi son créneau. Prévisible.
Je fulmine en insultant la voiture de derrière et démarre en trombe. Je n'en reviens pas de ce que j'ai vu. Mon cœur bat à tout rompre. J'accélère jusqu'au manoir. Je monte, deux à deux, les marches du perron, ouvre la porte en tremblant et la claque. Le bruit résonne dans tout l'habitacle. Je me tiens la tête entre les mains et fais les cent pas. Il faut que je me calme. Je ne comprends pas pourquoi je réagis ainsi. Tout ça prend de telles proportions ! Je repense alors sérieusement au dicton de ma mère : qui se prépare à aimer, doit se préparer à souffrir.

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