Love & Books dans les Highlands

Duncan

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je suis trop stressé et déboussolé. Ma révélation de la veille me fait cogiter. Je ne sais plus à présent si je dois me laisser aller dans cette relation. Et si je perds le contrôle? Et si. Voilà le problème ça y est j'ai mis le doigt dessus. J'ai peur. Je soupire. Je m'assois dans le lit. Je suis bougon. Je suis fatigué. Je ne peux pas me rendre au manoir ce matin. Je dois me ressaisir. J'envoie un message à Annabelle pour le lui dire. 

Je me rallonge dans le lit, rabat la couverture et me plonge dans un demi-sommeil avant de sombrer. Je me réveille. Le soleil est bien haut dans le ciel. 13H. J'ai la tête lourde mais je suis plus reposé que tout à l'heure. Je m'assois sur le bord du lit. Je réfléchis quelques instants à ce que je dois faire. Mon instinct, encore lui, me dit de me préparer, de déjeuner et de me rendre au manoir. Je décide de l'écouter. Après tout, s'il se manifeste c'est bien pour une raison non? J'arrive au manoir. J'ouvre la porte et monte silencieusement les escaliers. À chaque marche, l'engouement de la voir. Je souris et me dis que je dois vraiment paraître idiot. Je m'approche de la bibliothèque ouverte et l'aperçois devant une étagère. Elle veut attraper un livre un peu plus haut sur l'étagère. Elle n'y arrive pas.

— Attendez, lui dis-je tout en avançant vers elle pour le lui attraper.

— Ah bonjour Duncan. Ne vous inquiétez pas, je vais y arriver me dit-elle.

Je vois bien que non. J'arrive derrière elle et attrape le livre qu'elle peine à atteindre. Nos mains se frôlent. Je la sens se raidir soudain. Je n'arrive pas à bouger. Je ne veux pas bouger. Je sens le parfum subtile de sa peau, sucré et entêtant. Elle est face contre les étagères. Je ne vois pas son visage mais j'entends sa respiration qui s'accélère. Je suis toujours derrière elle, très proche. Elle doit sentir mon souffle dans son cou. Je m'éclaircis la voix, prends le livre et recule d'un pas. Elle se tourne alors vers moi. Elle a les joues rosies. Je suis tellement gêné que je ne sais pas quoi faire. 

Elle s'approche, me prend le livre des mains et le pose sur le bureau à côté d'elle. Elle n'a pas détourné le regard, je suis hypnotisé. Elle s'approche de moi, je ne bouge pas. Son visage est à quelques centimètres du mien. Elle pose une main sur mon épaule et m'embrasse sans hésitation. Ses lèvres sont douces contre les miennes. Je l'enserre à la taille et j'approfondis notre baiser, elle en fait de même. Je la serre un peu plus contre moi et je la goûte passionnément. Je nous dirige vers le canapé, je m'allonge sur elle, et l'embrasse à en perdre haleine. 

Tout va trop vite, tout est intense. Je me détache de ses lèvres et la regarde. Ses yeux sont brillants, ses lèvres humides de mes baisers. Je suis entre ses jambes et elle doit sentir mon désir se durcir. Ses yeux m'intiment de continuer mais je me relève du canapé. Annabelle est perdue. Elle se rassoit et remet de l'ordre dans sa chevelure. Je me passe une main sur le visage et m'assoit à côté d'elle. Je lui prend la main. Elle se laisse faire.

— Je suis désolée Annabelle. Je ne voulais pas vous sauter dessus comme ça. Ce n'est pas correct.

Elle me regarde et sourit. Je ne vois aucune gêne en elle et ça me détend un peu.

— Je ne suis pas désolée moi en tout cas, me répond-elle amusée. Après tout c'est moi qui vous ait embrassé la première.

Elle embrasse ma main. Putain il va falloir qu'elle arrête ça. Je respire bruyamment et me lève pour mettre de la distance entre elle et moi sinon je ne sais pas ce qui va arriver.

— Vous travaillez pour moi Annabelle. On ne peut pas faire ça, ce n'est pas bien.

Après quelques secondes où je la vois réfléchir, elle se lève à son tour en soupirant et me fait face:

— Vous avez sans doute raison, ne compliquons pas les choses.

Elle me sourit et ses yeux sont plein de déception, eux qui contenaient du désir il y a peine quelques minutes.

Je soupire et me tourne vers le bureau où des livres sont empilés. C'est alors que j'aperçois une photo d'un bébé.