26. Stella et Melanie.

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J'étais montée depuis le sous-sol des Walker jusqu'à la cuisine afin d'aller chercher de quoi boire pendant que nous faisions une petite pause dans notre projet de français. Alors que je cherchais des verres, je m'étais retrouvée face à une femme d'une quarantaine d'années, brune, les yeux d'un turquoise désarmant. *Mince ! Avec ces yeux, c'est forcément sa mère.*

- Les verres sont dans l'armoire sur ta gauche. Sa voix était aussi douce que du miel. Elle m'adressa un sourire chaleureux, auquel je répondis tant bien que mal malgré une nervosité soudaine. Est-ce que votre travail touche au but ?

- Oui. Oui. Nous aurons sûrement fini ce soir. Ou demain au plus tard. Les verres en main, je me dirigeai doucement vers la porte par laquelle j'étais venue. Je ne vais pas vous déranger trop longtemps.

- Oh, tu ne nous déranges pas, tu peux rester autant que tu veux Amelia. Je ne te chasse pas. Je lui adressai un sourire. Tu sais, depuis deux ans, c'est la première fois que je sens de l'enthousiasme chez mon fils. Elle fit quelques pas vers moi, mais s'arrêta près du plan de travail laissant ainsi une distance raisonnable. Je l'ai même vu sourire à plusieurs reprises en regardant son téléphone, mais ça, je ne le dis pas à mes amies, sinon, elles n'arrêteront pas de charrier Evan.

- Il a mentionné quelque chose de ce genre oui, dis-je en souriant.

- En tout cas, ta présence le sort un peu de sa bulle, alors sache que tu es la bienvenue. D'ailleurs, si tu le veux, tu peux rester pour le dîner. J'avalai ma salive bruyamment, ce qu'elle remarqua.

- Euh, mer... merci pour votre invitation, mais je ne sais pas si je peux, je dois voir... elle me coupa la parole sans me laisser le temps d'essayer de m'expliquer.

- Oh, tu as sûrement d'autres projets, je comprends bien sûr. Elle avait une voix si douce, si chaleureuse. Evan m'a dit que tu vivais avec ta maman qui est plutôt strict et ne te laisse pas sortir souvent. Hein ? Quoi ? En tout cas, cela me ferait plaisir d'avoir l'occasion de faire plus ample connaissance avec toi. Peut-être une prochaine fois ? En tout cas, la porte te sera ouverte. Elle se retourna à l'appel d'une de ses amies qui se demandait pourquoi elle prenait autant de temps. Puis, elle me fit à nouveau face et se mit à chuchoter en souriant, file vite avant qu'elles ne te voient. Elles ne cesseraient de vous embêter toi et mon fils.

Je lui adressai un sourire et ne me fis pas prier. Moins de deux secondes plus tard, je refermais la porte menant au sous-sol. Je lâchai un long soupir en fermant les yeux, et lorsque je les rouvris, je vis qu'Evan était en bas de l'escalier. Il avait l'air impatient.

- Tu en as mis du temps ! Ma cuisine n'est pas si grande quand même ! Il me regarda, puis son impatience se transforma en une légère inquiétude face à mon silence. Qu'est-ce qu'il y a ? Il fit mine de monter pour venir m'aider, mais je lui fis signe que c'était inutile et me mis à descendre doucement les marches.

- Ta mère est vraiment charmante. Je ne savais pas trop quoi lui dire, quoi penser. Tu tiens beaucoup d'elle. Je pensais notamment à ses yeux turquoise si désarmants.

- Mince. Je savais que j'aurais dû y aller moi-même. Il me prit la bouteille de jus de fruit et me laissa les verres dans les mains. Ça va ? Elle ne t'a pas trop embêtée ?

- Non. Non. Ça va. Elle a été vraiment charmante, mais ça reste une femme impressionnante. Je levai les yeux vers lui en m'asseyant sur ma chaise, juste à côté de la sienne.

Les larmes des SaphirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant