12. Le passé.

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- Comment peux-tu connaître des choses sur Melanie ? Evan et moi étions en train de quitter l'enceinte du lycée. Tout en traversant la grande porte vitrée du hall d'entrée, je sortis mon téléphone portable afin d'envoyer un message groupé à mon cousin et Gabrielle. « Je sèche les cours avec Evan. J'expliquerai plus tard. Bisous. » Je mis mon portable sous vibreur, car j'imaginais déjà le flot de messages et d'appels que je finirais par recevoir de leur part. Evan marchait à mes côtés. L'occasion était trop belle pour moi : il allait enfin commencer à me donner les réponses que j'attendais depuis mon accident, il y a des mois.

- La famille de ta mère, les Sawyer, sont plutôt connus à Beacon City. Il marchait lentement dans le parking. Mel aussi.

- Et bien tu vois tu m'apprends déjà quelque chose. J'essayais de ne pas trop le coller. Comme quoi on en apprend tous les jours.

- Et tu vas en apprendre vite beaucoup plus.

- Tes promesses, j'ai appris à m'en méfier. Après tout j'attendais ses réponses depuis des mois. On ne pouvait pas m'en vouloir d'être plutôt sceptique. Mais puisque tu es d'humeur généreuse, je vais attendre avant de juger.

En quittant le lycée avec Evan, j'ai pensé qu'il allait m'emmener au Lieu des Saveurs, le café préféré de tous les jeunes de Beacon. C'était le meilleur endroit pour avoir des discussions importantes et à cette heure-ci, il n'y aurait pas grand monde pour nous écouter. Mais au fil de notre marche, je me rendis compte qu'Evan avait choisi de m'emmener ailleurs puisque nous étions en train de nous éloigner du centre-ville. Je n'étais pas très rassurée car j'avais l'impression d'être dans les coins les plus sombres de la ville. Le jeune homme dû sentir mon malaise, car il m'adressa un sourire en posant sa main au milieu de mon dos pendant quelques secondes. J'accélérai un peu le pas en m'écartant pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu'il me touche. Nous n'étions pas amis. Il fit comme si de rien n'était et continua de marcher en souriant.

- Je suis un peu étonné que Ryan ne t'ait encore rien dit. Cette entrée en matière était plutôt perturbante.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Et bien... c'est un secret de famille, et je pensais qu'il t'en aurait parlé. Mais je peux comprendre ses réticences. Il se tut pendant quelques secondes et je dus lui donner un coup de coude pour qu'il continue son explication. Ce que tu vas apprendre, ce n'est pas quelque chose de facile à digérer. Et franchement, je ne voulais pas être celui qui t'en parlerais.

Mon téléphone se mit à vibrer. Beaucoup. Je le pris et regardai l'identité de la personne qui m'appelait : Ryan. J'ignorai l'appel une première fois. Puis une deuxième. Au troisième appel, Evan soupira et fit lui-même glisser l'icône verte pour que je prenne l'appel. Je fis un signe à mon abruti de binôme et m'éloignai de quelques pas afin de pouvoir parler sans les oreilles indiscrètes d'Evan. J'expliquai à mon cousin en quelques mots ce qui m'avait poussée à partir du lycée et, sans même m'écouter, il demanda immédiatement à parler à mon binôme. Dire que j'étais surprise était un euphémisme.

- Il... il a deux mots à te dire. Je lui tendis le téléphone en fronçant les sourcils. Ils échangèrent pendant un peu plus d'une minute. J'entendis quelques mots comme "elle a le droit de savoir", "ça fait des mois" et "je t'avais prévenu Ryan" ou encore "comme tu ne le fais pas, je vais m'en charger" puis après quelques secondes supplémentaires, Evan me rendit mon portable, visiblement contrarié.

- On va attendre un peu pour la discussion. Je t'emmène et il va nous rejoindre dès que possible.

- Quoi ? Je n'arrivais pas à savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose que mon cousin sèche lui aussi les cours. Tu es sérieux ? Il se remit en marche, pressant un peu plus le pas et je dus courir pour le rattraper.

Les larmes des SaphirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant