Prologue.

103 9 5
                                    


Pour la seconde fois depuis mon arrivée dans cette ville, la brume envahit mon esprit au moment même où je sentais le sol valser sous mes pieds. Une petite voix dans ma tête me fit remarquer que la journée avait été plutôt longue et mes jambes se sont mises à trembler sous l'effet de la panique. J'étais sur le point de tomber lorsqu'il me rattrapa de justesse, ce qui m'empêcha de m'écraser à terre et de me blesser. Malgré le brouillard dans ma tête, je ne pus m'empêcher de penser que ce mec était aussi arrogant qu'il avait de bons réflexes... après tout, ce n'était que la deuxième fois qu'il m'évitait ce genre d'humiliation, et j'étais prête à parier qu'il allait s'en vanter à un moment donné. 

Je sentis une de ses mains passer sous mes genoux, et il me porta jusqu'au bas de l'escalier. C'est fou, mais j'avais l'impression d'être aussi légère qu'une plume lorsque je me trouvais dans ses bras. Une fois arrivés en bas, il m'a posée sur une marche afin que je puisse m'y asseoir. Pendant que je m'agrippais à la rambarde en bois, il vint s'asseoir à côté de moi en souriant. Soudainement, j'avais du mal à me rappeler que j'étais toujours furieuse contre lui. Peut-être que c'était justement à cause de ce sourire qu'il s'amusait à me lancer dès que nous étions seuls. Cela dit, lui aussi semblait avoir oublié que j'étais fâchée contre lui.

- Il va falloir penser à m'engager comme garde du corps Mel. *Abruti* Malgré moi, sa voix... je me sentis fondre.

- Je te l'ai déjà dit, je m'appelle Amelia. Arrête de m'appeler Mel. Mon souffle était court, car je voyais son visage s'approcher doucement du mien. Et je ne t'ai jamais demandé de me sauver. J'aurais aimé que ma voix soit ferme et assurée, juste pour lui montrer qu'il ne peut pas jouer avec moi ainsi. J'aurais aimé avoir l'air crédible, forte et sûre de moi, et au lieu de ça, j'avais l'impression de ressembler... à un bébé chat qui vient juste de naître. Son regard à lui, par contre, avait l'air très assuré. Il avait une flamme étincelante au fond des yeux, le genre de petite flamme qui prédit que quelque chose va se passer... il savait que je pouvais reculer, mais il savait aussi que je ne le ferais sûrement pas.

Les larmes des SaphirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant