01. une rencontre pas comme les autres.

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La soirée avait pourtant bien débuté. Mon père m'avait donné l'autorisation d'aller à une fête dans la grande ville. Tout ce qu'il voulait, c'était que je sois joignable à tout moment, et que Gabrielle, ma meilleure amie, me ramène avant minuit. Cette soirée était organisée par un ami de son lycée, et elle voulait absolument me montrer à quoi ressemblent les « vraies fêtes ». En gros, c'était une façon pour elle de se moquer du fait que j'habite dans une petite ville perdue au milieu de la forêt. J'avais accepté d'y aller sans trop hésiter, mais j'avais insisté pour qu'elle reste près de moi étant donné que je ne connaissais personne là-bas, et que j'étais du genre timide.

- T'inquiète pas ! Gaby me regardait comme si je lui avais demandé quelque chose de stupide. Tu vas tellement t'amuser que tu ne voudras plus jamais quitter Beacon City ! Et puis... il faut que tu sortes de ta coquille ma belle ! Tu es trop sérieuse.

Ça, c'était quelque chose qui pourrait facilement se produire. J'habitais à Lightwoods depuis ma naissance. Petite, j'aimais l'atmosphère paisible de mon petit village encerclé d'arbres. Ici, tout le monde se connaissait, si bien que lorsque ma mère était partie après ma naissance, nous laissant mon père et moi, les habitants s'étaient serrés les coudes afin de nous aider au mieux. Mais en grandissant, je m'étais mise à rêver : voyager pour voir le monde, découvrir de nouveaux lieux, m'amuser, danser, découvrir qui je suis réellement sans la façon paisible de vivre de ma petite ville. En gros, je voulais de l'action. Je m'en étais rendue compte à mes dix ans, lorsque j'avais intégré l'école de danse de Beacon City et que j'avais vu l'atmosphère si différente de la grande ville. Là-bas, il y avait du bruit, du mouvement, des gens différents... certains étaient un peu plus stressés, mais ils semblaient s'avoir s'amuser. Ils vivaient dans le moment présent et étaient plus libres que les gens de Lightwoods. Au fil des années, je trouvais toutes les excuses pour aller passer du temps à la ville. Donc quand Gaby m'avait proposé d'aller à cette fête avec ses camarades du lycée dans la grande ville, je n'avais pas trop hésité.

Elle arriva un peu après dix-sept heures, et comme je m'y attendais, elle avait les bras chargés de sacs. Elle me dit avoir cherché dans sa penderie quelques petites choses que je pourrais porter à la fête et, la connaissant, c'étaient sûrement des vêtements courts ou transparents que je refuserais de porter. Gaby et moi n'avions pas vraiment le même style : j'étais féminine mais plus discrète. Mais qui sait ? Peut-être que je trouverais quelque chose de joli malgré tout ? Une heure plus tard, je portais une jupe noire qui m'arrivait juste au-dessus des genoux, et un petit haut blanc qui mettait en valeur ce que j'avais tendance à vouloir cacher. Étrangement, je me sentais plutôt à l'aise. Gaby quant à elle portait une petite robe moulante rouge qui attirerait tous les regards à plusieurs kilomètres à la ronde. Il faut dire que depuis qu'elle s'était teint les cheveux en auburn, tous les vêtements rouges lui allaient à ravir.

- N'oubliez pas les filles, minuit. Mon père semblait nerveux, et pourtant, ce n'était pas la première soirée que je faisais. Je me dis que c'était sûrement parce que la soirée était en ville et que mon père détestait la ville.

- Ne vous inquiétez pas monsieur Collins. Je ne compte pas la perdre de vue. Bien sûr, ce genre de commentaires ne semblait pas rassurer mon père. Et je la ramènerai avant qu'elle ne se transforme en citrouille.

- On doit y aller papa... passe une bonne soirée. Je t'aime. Je lui fis une bise sur la joue, comme à chaque fois que je quittais la maison, et nous nous sommes mises en route.

Le chemin jusqu'à la voiture de Gabrielle ne dura que quelques minutes. La température dehors était déjà chaude en ce début d'été, et le soleil était encore bien présent dans le ciel. À peine arrivées à la voiture, mon amie me lança un regard amical avant d'ouvrir la bouche pour parler.

Les larmes des SaphirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant