J'étais rentrée.
Mon cerveau n'avait pas eu le temps d'imprimer toutes les informations des dernières heures. La dispute avec cet abruti d'Evan Walker. La découverte de la tromperie d'Anthony. Le retour sur les lieux de mon accident. Et puis Evan qui s'était pointé alors que j'étais au bout de ma vie. Franchement, ça faisait beaucoup pour ma petite tête et je ne comprenais plus rien à rien. Alors j'étais juste rentrée.
Ma tante Claire avait été très surprise en me voyant arriver : j'étais trempe de la tête aux pieds. Elle m'avait dit d'aller prendre une douche bien chaude pendant qu'elle me préparait quelque chose à manger, mais je lui avais dit que je n'avais pas faim. Je n'avais qu'une envie : me coucher et dormir jusqu'à la fin de ce cauchemar. Tante Claire ne m'avait pas posé plus de questions, ce que j'avais apprécié, et j'avais filé sous la douche. Une heure après, j'étais assise sur mon lit, mon téléphone portable entre les mains. J'avais reçu un long message de la part d'Anthony.
« Mon amour,
Si tu savais comme je suis désolé ! Je t'assure que je ne sais pas ce qui a pu me passer par la tête ! Cela ne se reproduira plus. Je te promets de faire tout ce que tu veux pour me faire pardonner. Je suis prêt à tout ! Dis-moi simplement quoi faire, quoi dire. Je répondrai à toutes tes questions... je sauterai d'un pont si c'est ce que tu veux. Je t'en supplie, ma chérie, pardonne-moi. Nous pouvons surmonter tout ça. J'ai fait une erreur, mais je ne veux pas que cela provoque la fin de notre relation.
Je t'en supplie, ma chérie, mon amour, pardonne-moi. Je lui ai déjà dit que je ne la verrai plus jamais. Je ne lui adresserai plus la parole. Elle n'existe plus pour moi. S'il te plaît. Je me mets à genoux. Je ne pourrai plus dormir, tant que tu ne me diras pas que nous allons arranger tout ça. Je ne peux plus vivre sans toi. Tu es ma vie, tu es mon tout. Si tu ne me pardonnes pas... je ne sais pas ce dont je serais capable. Mon amour, pardonne-moi. Je t'aime, je suis le seul qui peut t'aimer, personne d'autre ne t'aimera autant que moi. »Je ne sais même pas pourquoi je l'avais lu jusqu'au bout. Un coup de folie sûrement. L'espoir de découvrir que tout ceci n'est qu'un cauchemar. Quoi qu'il en soit, je regardai le message une seconde fois, puis décidai d'y répondre.
« Est-ce que tu étais avec elle quand je t'ai appelé ? »
La réponse tardait un peu, alors je renvoyai le même message à nouveau. Entre temps, je m'allongeai sur le lit. J'étais sur le point de m'endormir lorsque la réponse arriva. Pourtant, seulement cinq minutes s'étaient écoulées depuis ma question.
« Oui. Mais cela ne veut rien dire. Elle ne compte pas pour moi. Tu es la seule que j'aime et... »
Cette fois, je ne lis pas la fin du message. Au lieu de ça, je composai le numéro de Gaby. Je ne savais pas trop si j'arriverais à garder mon calme, mais il le fallait. Alors que j'entendais le biiip m'indiquant que son téléphone était en train de sonner, j'entendis deux petits coups frappés à la porte de ma chambre. Je me levai pour aller l'ouvrir. Ryan se tenait dans le couloir, deux verres de lait dans les mains. Je lui fis signe d'entrer alors que Gabrielle me répondait d'un tonitruant :
- Amelia ! Je veux tout savoir sur ta session d'étude avec Evan.
- Je suis avec Ryan, je te mets sur haut-parleur. Je sentais que je n'aurais pas la force de répéter deux fois la même chose, alors autant leur annoncer la nouvelle aux deux en même temps. Je te préviens tout de suite, je passe une très mauvaise journée.
- Ma mère m'a dit que tu n'avais pas l'air bien, ajouta Ryan en s'asseyant à mes côtés.
- Ça a l'air sérieux tout ça. Qu'est-ce qu'il se passe ? La voix de ma meilleure amie trahissait son inquiétude. C'était quelque chose que j'appréciais chez Gabrielle : elle savait quand il fallait être sérieuse. Raconte-moi tout.
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Les larmes des Saphirs
Gizem / GerilimAprès un accident de voiture, Amelia va être contrainte d'aller habiter chez son cousin, Ryan, dans une ville qu'elle ne connait que très peu. Elle est fragilisée physiquement, psychologiquement et espère avoir le temps de récupérer. Seulement rien...