Chapitre 16 - Luca

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  Je quitte le stand sous les yeux horrifiés de Jenni, j'aurai aimé la rassurer plus, mais nous n'avons plus assez de temps, je donne quelques consignes à Dave afin d'aider Jenni à surmonter sa panique. Je mets les gaz pour retrouver le reste des pilotes qui sont déjà sur la ligne de départ, les commentateurs discutent mais je ne comprends pas un mot. Tout le monde fait rugir son moteur, nous sommes tous prêts à nous lancer, sous ce rideau de pluie.

Comme à chaque fois mon cœur se déchaine, mon adrénaline s'empare de mes membres, je me laisse submerger par toutes ses sensations aussi bonne les unes que les autres, j'essaye d'effacer le visage paniqué de Jenni pour le remplacer par ses sourires qui me donne la chair de poule, je pense à elle, à mon bébé, je pense à tout ce qui est bon pour mon esprit.

Le départ est lancé, les motos défilent, le circuit est bien plus complexe comparé aux autres, les virages sont secs par moment, j'ai élaboré à l'aide de Dave une tactique afin de ne pas augmenter mon chrono qui pourrait me pénaliser. Je peux entendre les spectateurs crier à plein poumons des encouragements pour leur pilote préféré, je peux entendre aussi mon nom s'échapper, ce qui me fait sourire. Je n'aurai jamais pensé un jour vivre tout ça, je n'aurai pas cru avoir des fans, qui se bousculerai pour avoir mon autographe, ni même une photo avec moi, c'est un rêve de gosse qui prend de plus en plus d'ampleur dans ma vie comme dans celle de Jenni.

Parfois lorsque le jet est dans le plus grand calme, Brad me lit quelques commentaires qui se trouvent sur ma page de fan club, qu'il a lui-même ouvert, certain son encourageant, d'autres ne parle pas de moto mais plus de moi, de mon apparence, de mon corps. Il m'arrive de me demander ce que penserait Jenni, des femmes qui me nomme gueule d'anges où même qui se demande comment je suis foutu sous ma combi, je suis sûr qu'elle serait folle de rage même si elle n'a aucune crainte à avoir.

Il n'y a qu'elle qui me touche qui me voit entièrement nu, juste en y pensant, je nous revois ce matin à batifoler dans la cabine. Son ventre n'a pas encore pris de forme mais sa poitrine à commencer à changer, elle est plus volumineuse et plus dure que dans mes souvenirs. J'ai aussi remarqué qu'elle était beaucoup plus sensible à mon touché que ce soit ses sein, ou son cou, son corps par au quart de tour et j'adore lui faire cet effet.

Les tours s'enchaînent je me concentre de nouveau, je ne peux pas laisser mon désir s'emparer de mon esprit, je n'ai pas le droit à la faute, le sol est glissant par moment mais j'arrive à garder le contrôle assez pour ne pas voler dans les airs. Les réglages de Lewis son parfait, je n'ai rien à dire malgré sa blague de ce matin de mauvais goût, il reprend de l'estime en travaillant comme un chef. Je suis à la lettre les conseils de Dave, bien prendre de l'intérieur et à certain ne pas hésiter à se mettre au quart du centre du circuit. Plus que quelques minute et je retrouverai ma femme, lui prouvant que rien ne m'est arrivé, lui retirer cette putain de transe dans laquelle je l'ai laissé. Je suis premier, mon concurrent est très proche, je suis surpris par une averse plus importante qu'au départ mais je reste centré sur mon objectif.

Je sens un coup au cul de ma moto, je n'ai pas le temps de comprendre, je perds le contrôle, mon corps est tout à coup projeté à l'avant.

Bordel qu'est ce qui m'arrive ?

Des images de Jenni apeuré défilent dans ma tête, je peux entendre les battements de mon bébé dans mes oreilles, merde j'ai foiré, pourtant je pensais contrôler la situation. Tout était parfait, il ne me restait que quelques kilomètre.

Je me sens glisser le long du goudrons, j'ai la sensation de faire des tonneaux, est ce que c'est réel ?

J'ai du mal à faire la différence. Jenni sourit et pleure, pourquoi elle pleure, j'ai l'impression de l'entendre crier, ma tête me joue des tours, non elle me fait mal.

Qu'est ce qui vient de se passer ?

Je sens mon corps se soulever. Je peux entendre quelqu'un me parler mais j'ai du mal à comprendre ce qu'il me dit, je voudrais bouger mais cela me semble impossible à réaliser, je vois du noir, beaucoup de noir se refermer sur moi.

L'Obsession D'Un Avenir, Tome IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant