Chapitre 32 - Jennifer

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  J'en oublie de respirer en le voyant s'éloigner, j'empoigne mon pull que je martyrise sous mes ongles, le stress monte, c'est ingérable, j'aimerai que tout se termine maintenant afin de m'enfoncer dans ses bras. Je peux entendre mon entourage lui crier tu peux le faire alors que moi je suis paralysé en le voyant traverser le bitume en direction de la ligne.

- Il va avoir besoin de toi Jenni alors va crier, va hurler mais fait lui savoir que tu es là pour lui.

Mon visage se redresse, mes doigts se fige, a-t-il vraiment besoin de moi, j'en sais rien mais moi j'ai besoin de lui, besoin qu'il me dise encore que tout ira bien. Des images de lui sans vie me font perdre toute retenue, je m'effondre contre la poitrine de Dave.

- J'ai si peur depuis.

Ses mains frottent mes avant-bras, je sais que Luca n'aimerai pas me voir si faible, encore moins collé contre un autre homme mais là il n'est pas là, je suis complètement perdu.

- C'est normal mais tu ne dois pas laisser ta peur prendre le dessus, au contraire bat toi contre elle pour lui. C'est son avenir, c'est votre vie. Crit jusqu'à faire disparaître cette angoisse qui te bouffe de l'intérieur.

Il a raison, je dois lui faire savoir que j'ai confiance en lui, que je crois en lui, que je suis là peu importe ce qui se passe, qu'il perde où gagne je serai à ses côtés même fatiguée, je serai debout près de lui. Je m'écarte doucement.

- Allez petit pois, montrons à ton géniteur que nous sommes là, qu'on peut crier plus fort que tous ces gens.

Je lui murmure sous le regard attendris de Dave.

- Qu'est-ce que vous attendez alors !

- C'est partit.

Je m'approche au plus près de la grille, entre Wyatt et Jack qui me laisse un trou de moineau, heureusement que je suis encore assez mince pour passer. J'inspire un bon coup, je peux voir d'où je suis mon homme entre deux pilotes sur la première ligne, mes mains entourent ma bouche afin de donner plus de volume à ma voix, en espérant qu'il m'écoute à travers tout ce brouhaha.

- VAS Y CAMARO, DÉFONCENT TOUT !

Je peux voir Wyatt et Jack se boucher les oreilles mais cela ne m'arrête pas, ce n'est qu'un début, j'espère qu'ils me pardonneront de leur broyer les tympans.

- JE T'AIME CAMARO.

Je ne m'arrête plus, le départ est lancé, mon angoisse s'évapore laissant place à de l'excitation pur et agréablement réconfortante. Ma gorge me fait un mal de chien, je ne sais pas depuis combien de temps, je hurle à plein poumons. Mais putain ça fait du bien, désolé petit pois, tu vas me prendre pour une folle mais tu comprendras un jour, toi aussi tu seras ici à mes côtés et tu lui crieras des encouragements. À force de crier j'en perds mon équilibre, Wyatt me rattrape de justesse en plein fou rire.

- Tu es devenue une hystérique qui pète les oreilles.

Je l'accompagne dans son rire, il me redresse, mes yeux se posent sur le circuit en attendant de le voir passer à toute vitesse.

- C'est beaucoup d'entraînement, pour en arriver à ce niveau.

Je le sens sourire puis je l'entend crier à son tour comme moi à l'instant. Les tours défilent, les minutes aussi, les cris ne s'arrêtent plus même Jack s'y est mis, non en fait tous nos proches hurlent tout un tas de mots pour le soutenir. Habituellement, je suis toute seule à le faire mais aujourd'hui tout le monde m'accompagne dans mes paroles, je me sens chanceuse d'être ici, avec eux, de partager ce jour si exceptionnel pour lui. Mon cœur s'accélère lorsque je le vois passer devant moi, je manque de respirer en voyant que les autres pilotes sont loin derrière lui, mon homme donne tout, mes yeux me brûlent quand je comprends que c'est fini, je peux le voir passer dans le grand écran avec écrit 1er Luca Karter.

Mon camaro vient de remporter sa course, il la fait, il a réussi, pour lui, pour nous. J'aimerai crier mais je n'ai plus de corde vocale alors je me contente de murmurer, tête baissée sur mon ventre.

- Ton papa est un champion.

Soudain, je me sens soulevé, Wyatt me fait tourner dans les airs, j'ouvre mes bras tel un ange qui déploie enfin ses ailes pour la première fois. Tout le monde rit, tout le monde à les yeux baignés de larmes.

- Il a réussi. Dis-je à moi-même.

Mon homme aura marqué les esprits pour cette première saison et je sais qu'il en marquera d'autres comme il a marqué le mien durant chaque seconde passé à ses côtés et encore aujourd'hui. Le bruit de sa moto me sort de mes pensées, Wyatt me pose, tous nos proche se jette sur lui pour le féliciter mais je vois bien qu'il ne chercher qu'une personne, ses yeux se posent sur moi, je me lance à toute vitesse vers lui, il s'avance et m'attrape dans ma lancé me faisant tourner.

- Je l'ai fait bébé, pour nous, je t'ai entendue crier mon nom, j'ai tout entendue, j'ai tout donné pour toi, bébé.

Mes mains se posent sur ses joues, mes larmes s'écrase sur sa combi, mon corps glissent contre le sien, mes pieds touchent à peine le sol, que je me plonge sur ses lèvres. Il est arrivé entier, c'est tout ce que je voulais, sa victoire n'est qu'un plus à mes yeux même si je sais que pour lui c'est plus que ça, sa victoire parle d'elle-même, mon homme était fait pour ça. Il l'avait dans le sang, je n'en doutais pas. Il allai se faire un nom, une place dans ce monde qu'il aime par-dessus tout.

À bout de souffle, mes lèvres s'éloignent des siennes, nos front se colle l'un contre l'autre, ses mains se posent sur mes hanches.

- Tu es là. Mes mots sonne comme un soulagement.

Ses yeux s'écarquillent en écoutant ce que je viens de dire.

- Oui, je suis là et je serai toujours près de toi.

Mes mains quittent ses joues pour s'accrocher à sa nuque, ma tête se blottis contre sa poitrine, je peux entendre son cœur battre à toute puissance contre ma joue.

- Toujours.

Ses bras s'enroulent autour de moi, son visage de niche dans mon cou, nous prêtons aucune attention à ce qui se déroule autour de nous trop occupés, à se savoir en sécurité et surtout à le savoir vivant.

Des feux d'artifice explose dans tout le circuit me faisant sursauter à chaque explosions amusant mon homme. Son visage se redresse, je fais de même, nos yeux brûlent d'amour l'un pour l'autre.

- Je t'aime aussi ma Jenni.

Il répond à mais je t'aime que je lui crié à plein poumons, il y a quelques minutes de ça.

- Tu n'as plus vraiment le choix de m'aimer.

Son sourire s'élargit.

- Je n'ai jamais eu de choix à faire.

Mon cœur manque un battement ou peut être deux face à cette sincérité. 

L'Obsession D'Un Avenir, Tome IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant