Chapitre 43 - Luca

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  Aujourd'hui, c'est noël et pourtant je n'ai pas le cœur à la fête, j'ai passé mes dernière nuit dans cette chambre, rêvant chaque nuit qu'elle se réveille mais à mon réveil, elle avait toujours les yeux clos et se bip, qui continue d'être régulier. Je n'ai pas encore eu le courage de lui parler de notre fille, je n'ai pas eu le courage tout court de prendre la parole, bien trop mal de savoir qu'elle ne pourrait pas me répondre. Je crois même que je n'ai plus envie d'ouvrir la bouche car je sais que la seule chose dont j'aimerai parler cet d'elle, de ma Jenni, de la femme qu'elle est, de la maman qu'elle deviendra.

Tous ces sujets qui me font monter les larmes, je préfère les éviter. Je me noie dans nos chansons que nous utilisions pour communiquer, j'en écoute des nouvelles qui ne me sont pas inconnu étant donné que Jenni, les écoutaient lorsque j'étais à sa place. Une main se pose sur mon épaule, je lève les yeux pour voir mon meilleur ami qui même si à retrouver Lucie qui d'ailleurs n'est pas encore rentrée, se retrouve plongé dans la douleur de voir chaque jour qu'aucune amélioration n'a était constaté du côté de sa sœur contrairement à notre blonde qui à chaque fois passe la voir fond en larme et se rejette la faute de ne pas avoir pu la sauver. Il me fais un signe de tête en direction de la porte.

- On va se faire un repas de noël à la cafète, tu viens !

Je secoue la tête, hors de question que je la quitte où même que je passe noël sans entendre son rire.

- Luca, il faut que tu sortes un peu, tu ne peux pas te refermer comme ça, tu n'arriveras à rien si tu restes ici sans ouvrir ne serait-ce une fois la bouche. Le médecin t'a dit de lui parler alors pourquoi tu ne le fais pas, ça pourrait t'aider autant qu'elle.

J'aimerai lui dire que je n'y arrive pas, qu'à chaque fois que j'essaye d'ouvrir la bouche, je m'écroule comme un faible en manque de l'être que j'aime par-dessus tout, que c'est trop dure de lui parler sachant que je n'entendrai pas sa voix douce qui avant m'héritait. Je le sens donnez une pression dans ma clavicule m'obligent à la quitter des yeux.

- Lève ton cul, tout le monde nous attend ! Jenni ne se réveillera pas maintenant et même si ça arrive, elle ne doit pas te voir dans cet état.

À contre cœur, je lève mon cul de la chaise, je me demande encore comment elle fait pour supporter mon poids alors que je ne l'ai pas quitté depuis aujourd'hui. Je soupire, jetant un œil derrière moi.

- Au moins tu sais toujours utiliser ta bouche pour respirer. Allez, il faut que tu reprennes des forces.

Je pourrais sourire mais je ne vois aucun intérêt si elle ne peut pas me voir. Je sors de la chambre, j'aimerai faire demi-tour et reprendre ma place mais les mains qui me pousse à m'éloigner m'en empêche. Les mains dans les poches, les écouteurs au fond des oreilles, je marche et observe les murs sans vie comme mon esprit.

- Ah voilà, notre champion ! S'exclame Brad.

Mon entraîneur est arrivé deux jours après que Jenni et Lucie ont eu l'accident, même lui n'arrive pas à me remettre sur pied, je vois bien qu'il est attristé de me voir aussi bas mais contrairement à mes amies, lui ne cherche pas à me pousser à faire des choses dont je n'ai pas envie comme quitter cette chambre où se trouve mon rayon de soleil.

Je ne cherche pas à me joindre à eux et préfère m'isoler face à la grande baie vitrée regardant le ciel étoilé, me rappelant noël dernier lorsque Jenni à découvert mon cadeau. Je sens leurs yeux se poser sur moi mais je m'en fou royalement, je regrette d'avoir quitté ma chaise et la main de Jenni.

- Je m'inquiète pour lui, il n'a pas ouvert la bouche depuis qu'il est entré dans la chambre, ça fait quoi...

- Six jours. Répond Lucie qui se trouve parmi eux assise dans son fauteuil roulant.

L'Obsession D'Un Avenir, Tome IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant