Chapitre 21

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Quand nous arrivons devant la chambre, Ondine ouvre la porte et entre la première.
Une fois à l'intérieur, Esmée pousse un cri strident en nous disant qu'elle nous attendait, car elle a fait une découverte. Puis, elle se tourne vers moi et me dit.

- Pourquoi tu ne nous as pas dit que la quatrième légende était ton père ?

- De quoi tu parles, Esmée ?

— Étoile, arrête de faire comme si tu ne savais rien ! Tu le sais aussi bien que moi. Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? Me demande mon amie.

- D'où tu sors des conneries pareils ?

- J'ai fait mes recherches. Allez, avouez, ça te fait quoi de ne pas nous le dire.

- Ça suffit, je m'en vais !

Je sors de ma chambre et me dirige vers la cour où je m'assois sur le banc sous l'arbre. Oui, c'est vrai, c'est bien mon père, mais je ne veux pas leur dire, car c'est trop douloureux. Mon père est mort quand j'avais 11 ans. On était super proche et je ne me suis toujours pas remise de sa mort. Ma mère m'a toujours caché le passé de mon père. Quand j'ai vu sa tête dans le livre des légendes, j'ai cru que je rêvais. Quand je me suis rendu compte que je ne rêvais pas, je ne savais plus que penser et encore maintenant, je ne sais pas quoi en penser. Je savais que mon père était un héros, enfin à mes yeux. Il essayait de tout faire pour que ma mère et moi soyons heureuses. Il nous emmenait en voyage, il nous emmenait en week-end, il nous offrait des cadeaux n'importe quand et pour n'importe quelle occasion. Par exemple, une fois, j'ai eu un 15/20, du coup, mon père m'a offert une Switch. Dès que j'avais une mauvaise note, il me disait qu'au moins j'avais essayé et que ça, c'était la meilleure des notes qu'il puisse exister. Enfin, pour faire court, c'était le meilleur des pères.
Je me cale sur le banc, ferme mes yeux et écoute le vent qui souffle dans les feuilles de l'arbre.

<< - la semaine prochaine, vous devrez répondre aux questions 1 et 2.
Je ferme la fermeture de mon cartable et sort de la classe. Maman est devant la porte de l'école. Je la rejoins et nous montons dans la voiture. Sur le trajet, je lui raconte ma journée. Je lui raconte le moment où Charlotte est tombée et qu'elle s'est fait mal à la jambe.

- La pauvre, j'espère qu'elle ne sait pas fait trop mal. Sinon, tu as quoi comme devoir ?

- Ça fait seulement un mois que je suis rentré au collège et j'en ai déjà marre. Les profs nous donnent trop de devoirs, la preuve, la prof de math nous a donné quatre exos et le prof de français nous a donné deux exos à faire.

— Ho, ne t'inquiète pas, tu n'es qu'en sixième. Après, ce sera mieux, tu verras.

- Ouais, j'espère.

Nous arrivons à la maison où je cours pour rejoindre Talia dans sa chambre, pour qu'on joue au Playmobil. Cette année, elle a fait sa rentrée en CE1 et elle trouve ça trop simple. J'ai hâte qu'elle soit en sixième, comme ça elle dira, c'est trop dur. Vu qu'on est vendredi, on a le droit de jouer sans faire nos devoirs. Du coup, on joue jusqu'au repas.
Vers 20h, Talia et moi allons mettre la table.

— Maman, il est où papa ? Demande Talia à maman.

- Je ne sais, il ne va pas tarder. Aller, va aider ta sœur. Lui dit maman.

Nous finissons de mettre les couverts quand nous entendons la sonnette retentir. Maman se dirige vers la porte. Quand elle ouvre la porte, on voit des policiers. Ils entrent dans la maison et s'assoient à table avec maman, Talia et moi.

- Mme. Miller, nous avons une mauvaise nouvelle à vous apprendre. Lui dit le policier pendant que maman l'écoute attentivement.

- Il y a eu un terrible accident dans le centre-ville. Un camion a frappé de plein fouet une voiture. Les deux conducteurs sont morts. Continue le policier. L'homme au volant de la voiture était votre mari David Miller. Toutes nos condoléances, Mme. Quand l'ambulance est arrivée sur place, votre mari vivait encore. Il est décédé une fois arrivé à l'hôpital.
Ma mère fond en larmes pendant que j'essaie de mettre de l'ordre dans ma tête et de comprendre ce que vient d'expliquer le policier. Talia elle, ne comprend rien et demande à maman ce qu'il ce passe. Quand maman dit à Talia que papa est mort et qu'il ne reviendra plus jamais, je fonds en larme. Je ne veux pas croire que papa est mort, ce n'est pas possible, pas lui. J'ai mal, j'ai mal partout. J'ai la tête qui tourne. Mes joues me brûlent et mes paupières deviennent lourdes. Je perds connaissance. >>

Je me réveille sur le banc sous l'arbre. J'ai dû m'endormir ici. Quand mes yeux retrouvent parfaitement la vue, je vois Théo assis à côté de moi.

- Tu t'es enfin réveillé. Ça va ? Me demande-t-il.

— Oui, ça va, merci, mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis sortie prendre l'air quand je t'ai vu assoupi sur le banc. Tu avais l'air de mal dormir, tu as fait un cauchemar au moins, car à des moments, tu pleurais. Et d'ailleurs, pourquoi tu dormais sur le banc ? Me demande-t-il, le regard inquiet.

- Je me suis engueulée avec les filles et ça a fait remonter de mauvais souvenirs en moi.

- Je peux savoir lesquels ?

- J'ai repensé à mon père décédé.

— Ho, je suis vraiment désolé, je ne savais pas.

— Non, t'inquiète, et puis comment tu aurais pu le savoir.

— Si ce n'est pas trop indiscret, je peux savoir comment il est mort.

- Il a eu un accident de voiture il y a de ça quatre ans.

- Ma mère aussi a eu un accident de voiture, mais elle, elle a survécu.

Théo et moi restons assis sur le banc en écoutant le vent siffler. Nous ne parlons pas, mais ça ne me dérange pas. Notre silence est agréable et réconfortant.
Après vingt minutes à ne rien dire, Théo me raccompagne dans ma chambre. Je me change, me glisse sous ma couverture et m'endors rapidement.

School of the nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant