School of the night

Chapitre 40

Ce matin, je me réveille avec difficulté. Je suis fatigué, en plus aujourd'hui, on est dimanche, mais je dois me lever pour les heures de colles. J'arrive enfin à me lever et pars m'habiller dans la salle de bain. Je descends à la cuisine me chercher un truc à manger. Dans la cuisine, il y a Esmée et June en train de discuter. Je leur dis bonjour en même temps que prendre un beignet dans le placard. Après le petit déjeuner, les filles et moi allons faire nos heures de colles. C'est bizarre, car on n'a pas croisé les garçons ce matin.
Nous arrivons devant la salle d'études où nous attendons un surveillant. C'est la première fois que je vais dans cette salle. Le surveillant arrive et nous ouvre. La salle est de taille moyenne avec des murs bleu ciel. Sur les murs se trouvent des dessins sûrement faits par les élèves. On nous distribue les feuilles avec les sujets et nous mettons au travail. Dix minutes après, les garçons débarquent en courant. Ils s'excusent d'être en retard et vont s'asseoir.
Les deux heures me semblent interminables. Quand le surveillant nous dit que c'est fini, nous nous levons et nous en allons, heureux que ce soit fini.
Sur le chemin du retour, nous passons devant le puy ou nous avons dû passer une épreuve du finellyx. Je me rappelle cette magnifique soirée où je me suis confié à Théo. Je me souviens aussi de la bagarre juste avant qui opposait Théo et Esteban, mais particulièrement ce que Théo a dit « tu veux que je leur raconte ce qu'il s'est passé l'année dernière ? » et juste après Esteban l'avait menacé de mort s'il le disait. Je me demande ce qu'a fait Esteban de si terrible. Je lui poserai sûrement la question plus tard.
Une fois arrivée à la maison, je me dirige vers ma chambre où je mets un épisode de ma série. Au bout du deuxième épisode, quelqu'un toque à ma porte. Je me rends à ma porte et l'ouvre. Esteban se tient juste devant.

- Désolé de te déranger, mais je voulais savoir si tu as du linge sale, car je fait une machine.

- Hum, non, c'est bon, merci.

- Ok, alors à tout à l'heure.

- Esteban Attends, j'ai une question à te poser. Qu'est-ce que tu as fait l'année dernière ?

Son visage pâlit à la fin de ma phrase.

- Ça ne te regarde pas. Dit-il le ton dur en partant.

Je retourne sur mon lit et regarde la fin de mon épisode avant de descendre dans la cuisine. Avec les filles, nous préparons le repas. Une fois le repas prêt, je vais chercher les garçons pour manger. Quand j'arrive devant la chambre de Théo, je l'entends discuter avec Esteban, en fait disputer serais plus approprié.

- Qu'as-tu dit à Étoile à propos de l'année dernière ? Demande Esteban d'un ton dur.

- Je ne lui ai rien dit, elle a juste entendu ce qu'on a dit quand on se bagarrait la dernière fois.

- Je compte sur toi pour rien lui dire, je ne veux pas qu'elle apprenne ni personne d'autre que j'ai tué quelqu'un. Je compte sur toi, mon pote.

- T'inquiète, je ne dirai rien, je...

Attendez quoi ? Esteban a tué quelqu'un ? Je n'arrive pas à y croire. Cela voudrait-il dire qu'il est dangereux ? Est-ce que je devrais me méfier de lui ? Je n'arrive plus à réfléchir. Soudain, la porte s'ouvre, coupant mes pensées. Esteban me demande ce que je fais là, et je lui réponds juste que le repas est prêt.
Je descends dans la cuisine, des pensées dans tous les sens. Esmée me demande si ça va et je lui réponds que oui. Le repas se déroule calmement, sans que je décroche un mot.
Quand je débarrasse la table, Esteban commence à parler de couteau. D'après lui, nos couteaux ne coupent pas assez. Il fait une blague comme quoi avec ce qu'on a, on ne peut même pas découper quelqu'un. Suite à cette blague, tout le monde rit, sauf moi qui l'aurais fait habituellement. À la place, un frisson me parcourt et l'assiette me glisse des mains, s'écrasant dans un grand fracas. Le bruit de l'assiette qui éclate me fait sursauter.
Théo et Esteban viennent m'aider à ramasser les morceaux par terre. Quand Esteban s'approche de moi, j'ai un mouvement de recul. Je ne me sens plus à l'aise avec lui maintenant. Je préfère rester sur mes gardes au cas où ses pulsions meurtrières resurgissent.
Une fois la table débarrassée, je pars dans ma chambre. Dix minutes après, j'entends quelqu'un toquer à la porte. J'invite la personne à entrer.

- Salut Étoile, je voulais te parler. Me dit Esteban en passant la tête par la porte.

- Heu oui, qu'est-ce que tu veux me dire ? Je lui demande, peu rassuré.

- Je voulais savoir si tu as entendu notre conversation à Théo et moi tout à l'heure.

Il fait un pas vers moi et je recule d'un pas.

- Je suppose que ça veut dire oui. Me dit-il en poussant un soupir.

- J'ai entendu la partie où Théo disait que tu... avais...

- Étoile, laisse-moi t'expliquer.

Il s'approche de moi de plus en plus. Je recule jusqu'à toucher le mur au fond.

- Il n'y a rien à dire, Esteban, tu as tué quelqu'un.

Il s'approche encore, jusqu'à ce qu'il n'y a plus que quelques centimètres entre nous. Mon souffle s'accélère. Je tremble. Je ne sais pas pourquoi, sachant qu'Esteban ne me fait pas peur, enfin, je crois.

- Je te fais peur Étoile ?

- Non... non... pas du tout. Je lui dis, la voix tremblante.

Il s'approche encore. Mon corps s'accroupit et mes bras entourent ma tête. Je n'arrive pas à me contrôler. Je n'ose même pas adresser un regard à Esteban. Le pauvre, ça doit être horrible pour lui de voir une amie avoir peur de lui.

- Étoile, laisse-moi t'expliquer.

Il pose sa main sur mon épaule, ce qui me tire un frisson de frayeur. Pourquoi j'ai peur de lui ? Je ne devrais pas, c'est un ami. Je n'ai jamais eu peur de lui, pourquoi maintenant, juste parce que j'ai appris qu'il avait tué quelqu'un. Je ne sais plus que penser.
Esteban recule et j'entends le bruit de mon matelas s'affaisser, je suppose donc qu'il s'est assis dessus.

- C'était un dimanche soir en ville. Commence-t-il. Je m'étais disputé avec un ami à moi. Il s'appelait Will. On s'était disputé pour une histoire de fille, un truc tout con. Il est parti en trombe jusqu'à sa voiture. Quand j'ai voulu aller le chercher, ma petite amie de l'époque, Sandra, est venue me parler. Sous le coup de la colère, je l'ai plaqué. Sachant qu'elle venait de me bloquer le passage pour que je m'explique avec Will en disant : « Ce n'est pas grave si tu le perds, c'est un imbécile ». Sandra détestait Will depuis qu'il lui avait mis trois râteaux d'affilée. Ensuite, elle est allée vers moi. Je me suis toujours douté qu'elle s'était mise avec moi juste pour se rapprocher de lui, mais je m'en foutais. En plus, c'est à propos d'elle si je me suis disputé avec Will. Sandra était partie en faisant semblant de pleurer. Sauf que dans son manège, elle a traversé la route sans regarder. Et elle n'a pas vu la voiture arriver. La voiture a tourné un grand coup pour l'éviter et a tapé un poteau. Le conducteur est mort et... Et c'était Will. Suite à une enquête de police, on s'est rendu compte que c'était un coup monté de Sandra. Elle voulait lui faire payer les râteaux qu'il lui a mis. Malgré l'enquête, je me sens coupable, car Will ne regardait pas où il allait et roulait vite puisqu'il était énervé de ma faute. En plus, c'est à cause de moi si Sandra était sur la route, puisque j'ai accepté de sortir avec, alors que je savais pertinemment qu'elle faisait ça pour Will. À cette époque, je m'en foutais des filles. Je sortais avec la première venue. Si j'avais su avant qu'elle tuerait mon meilleur pote, je ne l'aurais jamais approché. Je sais, c'est con de croire ça, mais je n'arrive pas à me résigner. Je me sens malgré moi coupable. Voilà, tu connais mon secret.

Je ne sais pas quoi penser de son histoire. C'est ça, son fameux secret. Il dit avoir tué quelqu'un, mais il n'a tué personne. Je n'arrive pas à comprendre. J'ai presque envie de rire, mais je ne le fais pas, car c'est irrespectueux.

- Mais Esteban, tu n'as rien fait. Je n'arrive pas à te comprendre. Ce n'est pas ta faute si ton pote conduisait énervé et que ta copine avait un plan sinistre derrière la tête. En plus, comment aurait-elle su que tu allais la quitter et que Will allait prendre sa voiture ?

- Elle avait malheureusement un pouvoir de prédilection. Je compte sur toi pour ne le répéter à personne, s'il te plaît.

- Tu peux compter sur moi ne t'inquiète pas.

- Merci.

Il sort ensuite de la chambre. Je me dirige ensuite dans ma salle de bain pour prendre ma douche et me mettre en pyjama. Je retourne ensuite dans ma chambre et me couche. Je repense à l'histoire d'Esteban. Je trouve quand même cette histoire un peu bizarre, mais bon, je ne vais rien dire. Peut-être que ça, c'est vraiment passé. Je m'endors ensuite, avec un peu de mal.