Chapitre 6

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Je suis au fond de mon lit à observer le ciel noir. Il est neuf heures du matin, mais il est fait encore nuit. Il faudra encore deux heures environ pour que le soleil ne se lève. Je n'ai aucune envie de bouger alors que j'ai parfaitement conscience que je ferais mieux d'explorer un peu le pays. Je suis venue ici pour m'isoler et remettre de l'ordre dans mes pensées, et c'est vrai que c'est l'endroit parfait pour ça. Mais si je reste dans ce lit toute la semaine, je vais avoir des escarres. Je me motive à enfiler ma tenue de sport et à me rendre à la salle de sport de l'hôtel. Je me hisse sur le tapis de course et enfile mes écouteurs avant de commencer à marcher rapidement. Après deux kilomètres, une silhouette passe la porte et attire mon regard. Une carrure imposante dans un tee-shirt de sport près du corps et je pense reconnaître l'homme du bar d'hier soir. Il s'installe dans le coin musculation et s'échauffe avant de prendre des poids. Je regarde l'écran du tapis et me concentre sur les chiffres pour accélérer la cadence.

Je descends de mon tapis une fois terminée, et je croise les yeux de l'homme du bar un quart de seconde. Je lui fais un signe de main instinctif et il m'offre un sourire avant de se détourner. Je regarde l'heure et je vais louper le petit déjeuner si je ne me dépêche pas. Je sors de la salle de sport et cours prendre une douche avant d'aller déguster un bon brunch. J'en profite pour regarder les activités à proximité. Je demande conseil au serveur lorsqu'il passe à mes côtés.

— L'hôtel propose aujourd'hui une excursion pour ses hôtes pour visiter le Parc National de Thingvellir.

— Oh c'est super ça.

— Le bus part à treize heures.

— Parfait, dis-je en consultant ma montre.

Je la remercie avant de terminer et de passer m'inscrire à la réception et de retourner dans ma chambre. Ça me fera du bien de prendre l'air.

***

Le bus s'arrête sur la parking et je descends en m'emmitouflant dans mon manteau. Il y a déjà énormément de monde. Je regarde autour de moi et je me fais légèrement bousculer. Une voix grave, à l'accent que je n'ai toujours pas décrypté, s'excuse. Je me retourne vers lui et c'est l'inconnu du bar. Il affiche un petit sourire en coin avant de redevenir sérieux.

— Bonjour, lui dis-je.

Je ne l'avais même pas remarqué dans le bus. Il me devance pour rejoindre le reste du groupe et je les rattrape. Il n'est pas aussi bavard que le premier jour. C'était moi qui voulait de la solitude après tout. Nous commençons notre promenade au sein du parc et j'en profite pour prendre quelques photos. D'où je suis, je n'arrive pas à entendre le guide, mais ce n'est pas très grave.

— Vous êtes mauvais élève.

Je sursaute à la voix grave à mes côtés et croise les yeux bleus de l'inconnu. Il semble avoir changé d'humeur. Je hausse les épaules.

— Je suis juste venue pour prendre l'air.

— Donc l'histoire de l'Islande ne vous intéresse pas ?

— Oh si... Enfin je n'arrive pas à me concentrer.

— Venez avec moi.

— Où ça ? Dis-je méfiante.

— Venez.

Il m'adresse un sourire et je finis par le suivre. Nous nous écartons du groupe vers un petit chemin qui grimpe.

— Où m'emmenez-vous ?

— Je ne vais pas vous kidnapper, ne vous en faite pas.

Je ne peux m'empêcher de rire en levant les yeux au ciel et nous marchons sur un petit ponton en bois jusqu'à arriver devant une sublime cascade. Il y a un couple en même temps que nous qui s'en va dès que nous approchons. Je regarde autour avant de sortir mon téléphone pour immortaliser cette beauté.

À l'ombre de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant