À l'ombre de ton cœur

Chapitre 30

Après une bonne douche, j'enfile une robe pour pouvoir aller dîner. Mon sublime petit ami, vêtu d'un pantalon fin noir et d'une chemise de la même couleur, me rejoint. Bon sang, il n'y a que ses yeux bleus qui ressortent. Je n'ai aucun mal à l'appeler Duncan quand je le vois sexy de la sorte. Il a coiffé ses cheveux en arrière, qui repoussent enfin et une légère repousse recouvre déjà ses joues. La journée a été longue sans lui, qui a eu des rendez-vous pour je ne sais plus quoi. Et là je préfèrerais rester dans cette chambre avec lui. Mais hier soir, son père ne nous a pas rejoint au dîner, alors peut-être que ce soir non plus. Je ne sais pas s'il n'arrive pas à prendre sa décision ou s'il en veut toujours à son fils. En tout cas, de mon côté, j'ai eu toute la journée pour y réfléchir. Et je ne sais pas du tout quoi en penser... Ma vie est à New-York et la sienne ici.

Il me sort de mes pensées en m'enlaçant par derrière et pose ses mains sur mon ventre, en me regardant dans le miroir. Je lui souris.

— Tu es très belle.

— Merci.

Je me retourne pour lui faire face et passe ma main sur sa joue.

— Et toi... Je te trouve encore plus beau que d'habitude.

Il rit en haussant un sourcil.

— Je suis moche d'habitude ?

— Non ! Mais je ne sais pas. Je te sens... Bien. Non ?

— Quand je suis avec toi, je vais parfaitement bien.

— Tu es bien ici... Tu sembles être plus toi-même, malgré une journée intense de rendez-vous.

— Ce n'est pas vrai.

— Je pense que si. Et je suis heureuse, car tu vas devenir un des plus grands ducs du Royaume-Uni. Et tu vas faire de belles choses.

— Jamie... Mon père n'a pas pris sa décision.

— Si c'était un non il te l'aurait déjà fait savoir. Il va se contenter de ma présence, pensant que notre histoire prendra fin rapidement.

— Espérant que notre histoire prenne fin tu veux dire...

Je souris avant d'arranger le col de sa chemise. Ces mots me font frissonner, car imaginer le perdre me fait mal au cœur. Et ça a été l'une de mes pensées principales aujourd'hui. Je devrais peut-être m'y préparer...

— Jamie ?

— Crois-tu que l'on arrivera à entretenir notre relation à distance ? J'habite si loin...

— Eh...

Il prend mon visage entre ses mains, m'obligeant à le regarder dans les yeux. C'est la question qui me taraude depuis ce qu'il m'a dit hier.

— On fera en sorte que ça fonctionne. Je ferais autant d'aller-retours qu'il me sera possible de faire. Et tu es la bienvenue quand tu veux. On a que cinq heures de décalage horaire, c'est gérable.

— Et après ? Si notre relation dure ?

— Je ne sais pas... Je ne t'obligerais jamais à laisser ton travail, ta famille, si ce n'est pas ce que tu veux. Je quitterais le mien sans hésitation pour t'éviter cette décision. On verra le moment venu d'accord ? D'ici là tu en auras peut-être marre de moi, dit-il en souriant.

Je ris en levant les yeux au ciel. Je ne pense pas pouvoir me lasser de lui un jour. Trois mois sans le voir ça a été compliqué alors que ça fait si peu de temps que nous nous connaissons.

— Allez viens on y va.

Il pose sa main dans le bas de mon dos pour sortir de la chambre et rejoindre la salle à manger. Nous nous installons à table et son père n'est pas encore là. Comme hier soir, nous attendrons trente minutes avant que Duncan ne fasse venir le dîner.