Chapitre 20

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J'ai dormi plus de douze heures d'affilées depuis mon atterrissage à New-York. Je ne sais même plus si c'est à cause de la fatigue ou pour me couper un peu du monde. Je n'ai cessé de penser à Andréa pendant le vol et aux sentiments que je ressens. Est-ce de l'amour ? Est-ce que je crois encore à l'amour ? Et si je m'attache à lui et qu'il fait exactement comme Matthew ? Ça tourne en boucle dans ma tête. Et quand bien même, son père ne le laissera jamais m'approcher. Je ne sais pas si je dois couper tout contact pour ne pas souffrir plus tard ou tenter quelque chose. Il n'a pas vraiment tenté de me retenir... Mais je ne lui en ai pas non plus donné l'occasion.

Je me tourne dans mon lit pour attraper mon téléphone et retourne lire son texto d'hier, auquel je n'ai pas encore répondu. Je finis par juste lui dire que je suis bien arrivée à New-York et que je l'embrasse également. J'enfile mon peignoir en allant me préparer mon café. Comme je suis rentrée un peu plus tôt que prévu, je vais partir m'occuper des cadeaux de Noël. Vraiment à la dernière minute cette année, mais une balade chez Macy's me suffira à tout faire d'un coup.

Mon téléphone vibre tandis que je déguste mon café en observant la vue que m'offre mon appartement. Le nom d'Andréa me surprend. J'hésite un instant avant de décrocher. Son timbre de voix et son accent me provoque immédiatement un frisson.

— Bonjour Jamie.

— Andréa... Comment vas-tu ?

— Tu ne m'appelles plus Duncan, ça y est ?

J'entends son sourire à travers le téléphone et je ne peux m'empêcher de l'imiter.

— Tu n'imagines pas combien c'est compliqué de savoir comment t'appeler.

— Je l'imagine bien. Mon alter-égo est très relou parfois en plus.

Je ris et tout ce qui pesait sur mes épaules depuis que je suis partie s'est envolé. Il poursuit.

— Tu es bien arrivée ?

— Oui merci. Je suis... désolée d'être partie comme ça.

— Je comprends, Jamie. J'aurais eu du mal aussi à te laisser partir. Je t'aurais retenu dans mon lit sans aucun problème.

Je souris en faisant les cent pas dans mon salon.

— Quand est-ce que tu reprends le travail ?

— Demain soir.

— Tu travailles pour le réveillon ?

— Non, heureusement. J'aurais le temps de dormir un peu avant d'aller aider ma mère à préparer notre grand festin.

— Vous êtes beaucoup le soir du réveillon ?

— Oui j'ai mes cousins, et mes oncles et tantes. C'est la seule fois de l'année où l'on se réuni. Il y a encore des enfants en bas âge alors c'est génial.

— J'imagine bien.

— Et toi, que fais-tu pour le réveillon ?

— Les grands dîners interminables, qui m'exaspèrent au plus haut point... Où tu manges avec des gens qui te détestent, mais te sourient une fois devant toi. C'est pour ça que je m'arrangeais toujours pour être ou en mission ou dans mon appartement à Londres.

— Ça te manque l'armée ?

— Oh oui. J'ai d'ailleurs vu mon médecin aujourd'hui, qui est content de mes progrès. Donc je pourrais envisager de regagner mon bataillon.

— C'est une bonne nouvelle.

Un petit silence s'installe et je l'imagine en treillis, à risquer sa propre vie pour sauver celle des autres... J'en ai la chair de poule.

À l'ombre de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant