Chapitre 35

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Cette sensation parfaite blottie dans ses bras après avoir fait l'amour, je ne m'en lasserais jamais. Nos jambes emmêlées, sa tête repose sur ma poitrine et mes doigts s'emmêlent dans ses cheveux. Le tenir dans mes bras de cette façon est tout simplement magique. Comme si j'étais sa bouée de sauvetage, comme s'il ne pouvait pas se passer de moi... Je descends mes doigts sur sa nuque et ressens le frisson qui le parcourt, ce qui me fait sourire. Il s'appuie sur son coude pour redresser son visage près du bien. Ses cheveux en bataille, ses yeux qui brillent de malice, son sourire...

— Tu es magnifique...

— Même remplie de sueur ? Dis-je en souriant.

— Encore plus après nos ébats bien évidement. Sérieusement, aujourd'hui tu étais resplendissante... Je te remercie d'avoir été à mes côtés.

— C'est normal. Je serais toujours là, pour toi.

Je viens prendre ma chaîne qu'il porte toujours à son cou, pour lui rappeler que je suis toujours à ses côtés même si nous sommes loin, l'un de l'autre.

— Est-ce que tu veux te marier ?

Je suis surprise par sa question et je vois que ça le rend mal à l'aise de me la poser. Est-ce parce que quand il m'a rencontré, je devais me marier ? Ou est-ce une question avec laquelle son père l'embête, maintenant qu'il est duc ? Je tente de nous détendre.

— Si c'est une demande en mariage, vous pouvez mieux faire mon cher Duc, dis-je en souriant.

Il glousse en secouant la tête, ses doigts ne cessant pas de jouer avec une mèche de mes cheveux.

— Si tu m'autorises à te demander un jour de m'épouser, ce ne sera pas de cette façon, crois-moi.

— Bah quoi ? Complètement nus, dans ton lit, encore en sueur de nos ébats. C'est magnifique.

Je souris en lui volant un baiser. Qu'il pense à me demander mon autorisation prouve à quel point il est bienveillant avec moi. L'épouser... Mes fiançailles rompues me reviennent en mémoire, mais Duncan est différent... Enfin, les hommes sont peut-être tous les mêmes... Je disais ça de Matthew aussi à l'époque, et pourtant... Duncan m'oblige à le regarder.

— Je sais à quoi tu penses.

— Tu n'es pas comme lui.

— L'adultère c'est quelque chose que j'ai en horreur. Tout comme le mensonge. Je t'aime, et je n'irais pas voir ailleurs. Crois-moi.

— J'ai confiance en toi.

J'embrasse ses lèvres tendrement en passant mes bras autour de son cou. J'aimerais rester au lit toute la journée si c'était possible.

***

— Jamie, cette suite... Ce n'est pas ce que tes lecteurs attendaient.

— J'en ai conscience, mais en même temps il n'aurait pas dû y avoir de suite.

Cela fait au moins dix minutes que j'essaye de négocier avec mon éditrice pour arrêter l'édition de mon roman. Il ne me ressemble plus, je l'ai écrit trop rapidement et sans vraiment y mettre du cœur.

— Mais tes lectrices l'ont demandé.

— Je sais bien. Dans ce cas, je préfèrerais le mettre disponible gratuitement sur une plateforme d'écriture. Je ne veux pas les faire payer une histoire qu'elles n'apprécieront peut-être pas.

— Ta suite est très bien, mais on peut la retravailler encore.

— Non vraiment, je ne pense pas en tirer mieux. Ma vie a changé depuis... Je n'ai pas envie de revivre ces moments. S'il te plaît. On le propose gratuitement et qui le veut, le lira.

— Donc aucune promotion en librairie ?

— Ayant déménagé en Écosse, c'est plus difficile. Tu sais, je ne suis qu'une simple infirmière. Le premier livre a été un véritable rêve... Mais le deuxième ne marchera pas aussi bien.

— D'accord d'accord.

— Je m'en occupe, j'ai du temps en ce moment.

Nous raccrochons peu après. Pendant cette première semaine ici, j'ai fait un peu le point sur ma vie, en général. C'est vrai qu'écrire ne me plaît plus autant qu'avant. Mais surtout, ma maison d'édition m'a mis de côté au profit d'auteurs plus vendeurs. Ce que je comprends parfaitement, mais quand il n'y a pas le soutien nécessaire, la motivation se perd. Alors j'espère qu'en publiant sur internet, je renouerais un peu avec les lecteurs.

Je ne sais pas vraiment de quoi j'ai envie depuis une semaine en réalité. Je suis tiraillée entre l'envie de retrouver mon métier ou de découvrir d'autre chose. J'en ai profité pour me remettre au sport et c'est tellement plaisant de courir dans la nature. Duncan m'a accompagné tous les jours, c'était notre balade quotidienne. L'été est là et c'est si agréable de profiter de la nature, du soleil, des fleurs. Comme en ce moment, où le soleil réchauffe agréablement ma peau.

Je sens des mains sur mes épaules et je relève la tête vers Duncan, qui se penche pour embrasser mon front.

— Tu sais ce qu'il manque dans ton château ?

— Dis-moi.

Il sourit en s'asseyant sur le fauteuil à mes côtés. J'en profite pour aller m'asseoir sur ses genoux et il enlace ma taille de ses bras.

— Une piscine !

— C'est vrai. Mon père n'est pas vraiment quelqu'un qui se prélasse dans une piscine. Mais on peut tout à fait en faire installer une.

Il sourit en regardant ses jardins, cherchant probablement la meilleure place pour celle-ci. Il me prend au mot. Je tourne son visage vers moi.

— Non non, ce n'est pas essentiel. Surtout que je crois que les beaux jours sont assez rares par ici.

— Je ne te contredis pas là-dessus, dit-il en souriant. Mais on peut en installer une couverte, pour pouvoir en profiter même en cas de mauvais temps.

— Non, je ne veux faire aucun changement chez toi.

— Chez nous Jamie.

— Oui... Ce n'est pas facile encore.

— Tu ne te sens pas chez toi ?

— Avec toi, bien sûr que si.

J'enlace son cou en venant l'embrasser. Je lui fais plusieurs petits baisers qui le font sourire. J'en profite pour lui raconter le coup de fil avec mon éditrice et le fait que je ne sais pas quoi faire de plus que gérer son association.

— Je ne suis pas faite pour rester à la maison.

— Je peux me renseigner pour ton équivalence, si tu veux aller travailler.

— Je crois que j'ai envie d'avoir cette possibilité...

— Je m'en occupe rapidement.

— Merci.

Je caresse sa joue en souriant. Je pourrais peut-être trouver un poste qui me permet d'allier le boulot et l'association et profiter de la vie. Je suis encore un peu trop perdue pour prendre du décision définitive.

🩷

À l'ombre de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant