Chapitre 17

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J'enfile un chemisier par-dessus un jean et je noue mes cheveux en queue de cheval basse pour être le plus élégante possible, si je croise le père d'Andréa. J'enfile mes bottines et sors de ma chambre. Serena m'attend juste devant.

— Bonjour mademoiselle.

— Bonjour Serena. Vous m'attendiez ?

— Oui. Monsieur m'a demandé de vous emmener.

Je souris en la suivant. Il est vrai que je me serais complètement perdue car j'ignore où est la salle à manger. La pièce est si grande que l'on entend que le bruit de mes talons qui résonne. Andréa m'attend déjà, en regardant par la baie vitrée. Il se tourne vers moi et m'éblouit de son sourire. Il remercie Serena et m'invite à m'asseoir en me tirant ma chaise. Je le remercie et il frôle mon bras en s'asseyant en tête, à ma droite.

— Tu as bien dormi ? Me demande-t-il avec un sourire en coin.

— Parfaitement.

Deux membres du personnel nous servent notre petit déjeuner. Je n'ai vraiment pas l'habitude de ça. Je bois une gorgée de mon café et regarde Andréa.

— Ton château est bien vide.

— Tous les employés sont occupés et mon père est je ne sais où. Ça me va très bien.

— Tu n'es pas ravi d'être ici ?

— Mon père n'est pas la meilleure compagnie qui soit.

— J'ai pu en voir un exemple hier soir en effet...

— Je sais et je voulais m'excuser. Il peut être un peu...

— Protecteur ? Lui dis-je en souriant.

— Il a une vie toute tracée pour moi.

— C'est le prix à payer pour ton titre.

Il soupire en mangeant. Je le regarde en mangeant un pancake.

— Et tu n'envisages pas de retourner à l'armée ?

— J'aimerais bien ! Mais mon père veut que je me marie pour que je puisse lui succéder. Et ma jambe n'est pas encore remise complètement. Je n'ai même pas encore repris le sport.

— Ça va venir.

— Quand rentres-tu ?

— Après-demain, comme je travaille le 23.

— Deux jours complets alors.

J'acquiesce en souriant et je me réjouis de passer ces deux jours-là avec lui. Il m'énumère des lieux où il aimerait m'emmener.

Après le petit déjeuner, il entreprend de me faire visiter sa propriété. Tandis que nous déambulons dans ses jardins, j'ose enfin lui poser la question qui me taraude depuis des jours.

— Tu n'as jamais lu la lettre que j'avais mis dans ton sac ?

— Une lettre ? Non pas du tout. Je n'ai jamais eu de lettre de ta part.

— Je l'avais glissé dans le fond de ta valise. J'y avais écrit quelque chose et je t'avais laissé mes coordonnées. Tout ce temps, j'ai cru que tu m'en voulais.

— Je n'ai jamais vu de lettre de ta part, Jamie...

— C'est bizarre.

— Que disait ta lettre ? Dit-il en s'arrêtant face à moi.

Je glisse mes mains dans mes poches et le regarde. Son regard est plus clair avec ce beau soleil. J'espère qu'il ne m'en voudra pas...

— Il y a quelque chose dont tu ne t'es jamais souvenu... Ton voyage en Islande. Je hum... On s'est rencontrés pour la première fois là-bas. Très rapidement et je ne pensais jamais te revoir.

À l'ombre de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant