À l'ombre de ton cœur

Chapitre 38

Nous en sommes à notre troisième tentative pour voir des aurores boréales. Les deux premières nuits, nous sommes restés dans notre logement, allongés à regarder la voie lactée et à refaire le monde ensemble. Mais aujourd'hui, nous avons décidé de nous joindre à une excursion pour maximiser nos chances. Ça fait surtout trois jours que j'attends pour faire ma demande en mariage à Jamie. Je garde constamment la bague sur moi, de peur qu'elle tombe dessus. J'espère que c'est le bon moment pour elle, car pour moi j'y pense depuis le jour où elle a accepté de me suivre en Écosse. En ce qui la concerne, je ne réponds plus de rien. Je ne me reconnais plus dans mes agissements, je n'étais pas cet homme, mais j'adore celui que je suis devenu à ses côtés. Elle remplie son rôle de future duchesse à la perfection et m'étonne de jour en jour.

Nous descendons du van avec les autres clients, emmitouflés dans nos combinaisons. Il fait moins froid que l'année dernière. Tout le monde s'installe sur des rondins de bois, mais je tire Jamie à l'écart comme la première fois. Elle se blottit contre moi, son dos contre mon torse. Je passe mes bras autour d'elle, appuyant ma joue contre sa tête en attendant le spectacle. Au bout d'une longue demi-heure, le spectacle prend vie sous nos yeux. Le ciel est maculé de couleur verte qui danse sous nos yeux. Je lâche Jamie lorsqu'elle sort son téléphone pour immortaliser le moment. Je me recule doucement et prends l'écrin dans mon manteau. J'ai le cœur qui va me sortir de la poitrine. Elle tourne sa tête vers moi et affiche un sublime sourire.

— C'est toujours aussi magnifique, me dit-elle.

— On ne s'en lasse jamais...

Je viens prendre sa main, l'obligeant à se retourner vers moi et je me lance.

— Je t'aime tellement Jamie.

— Je t'aime aussi.

Elle s'avance vers moi pour m'embrasser. Je passe ma main sur sa joue en l'interrompant. Son regard me questionne.

— Je suis fou amoureux de toi... Et sous ce magnifique spectacle, j'aimerais te demander de devenir ma femme.

Je me rends compte que mes mains tremblent légèrement lorsque j'ouvre l'écrin devant elle. Ce n'était pas la formulation que j'envisageais, mais l'essentiel y est. Elle ouvre de grands yeux de surprise en voyant le diamant que je lui présente. Les secondes paraissent des heures jusqu'à ce qu'elle acquiesce, les larmes aux yeux. Elle me saute dans les bras avant de m'embrasser avec fougue. Elle prend mon visage en main.

— Oui Duncan, mille fois oui...

Je souris en l'embrassant à nouveau avant de prendre la bague et de lui passer à l'annulaire. Elle l'observe grâce à la luminosité des aurores avant de passer à nouveau ses bras autour de mon cou. Nos lèvres glacées se trouvent et se réchauffent. Elle va devenir ma femme.

Nos mains enlacées, nos souffles saccadés, nos corps à l'unisson, et l'orgasme qui déferlent sur nous, nous emporte. Ce soir, je fais l'amour à ma future femme et c'est une toute nouvelle sensation. Je m'écroule à ses côtés à bout de souffle tout en gardant l'une de ses mains dans la mienne. Et au-dessus de nos têtes, la nature nous bénit à nouveau d'aurores.

— C'est magique... dit-elle en roulant sur le côté pour se blottir contre moi. Ma vie est magique depuis que je suis à tes côtés.

Je souris en passant mes doigts sur une mèche de ses cheveux, finissant sur sa joue. Elle dépose un baiser sur mon torse avant d'y poser sa tête. Je la serre dans mes bras en regardant à travers le toit panoramique. C'est magique elle a raison. C'est tellement bon d'être ici, au milieu de nulle part, sans impératif. Ne penser qu'à elle, ne penser qu'à nous, le temps de quelques jours.

***

Notre séjour en Islande touche déjà à sa fin. Ses dix jours coupés du monde sont passés tellement vite, mais nous ont fait tant de bien. Le chauffeur nous dépose sur le tarmac près du jet privé. Je prends nos sacs et remercie le chauffeur avant de rejoindre l'équipage qui nous salue. Filip, le steward s'occupe de me prendre les bagages et je le remercie avant de prendre la main de Jamie. Elle se place devant moi avant de monter et enlace mon cou. Je souris en enlaçant sa taille, la pressant contre mon corps. Elle dépose un doux baiser sur mes lèvres.