À l'ombre de ton cœur

Chapitre 7

Je me réveille en sursaut et frotte mes yeux. Je me suis endormie. Je n'ai strictement rien vu. Je suis déçue ! Du coup j'ai dormi habillée. Je soupire en me levant pour prendre une douche. Je vais ensuite prendre mon petit déjeuner. N'ayant pas mangé hier soir, mon estomac ressent enfin la faim. Appétit que j'avais perdu dernièrement. Je me sers au buffet avant de m'asseoir à une table près de la vitre. Il fait encore nuit. C'est déstabilisant de n'avoir que quatre ou cinq heures de jour.

— Bonjour.

La voix rauque d'Andréa me fait tourner la tête. Il me poursuit. Je lui retourne son bonjour.

— Alors vous avez aimé le spectacle ? Me demande-t-il.

— Je me suis endormie...

Il ne peut s'empêcher de rire.

— Oh mince alors. Il y a des prévisions pour ce soir aussi. Vu la belle journée annoncée, je pense que ce sera encore plus beau qu'hier.

— J'espère que je vais tenir d'ici là.

— On peut se retrouver au bar et je vous tiendrais compagnie jusque là.

Je le regarde et je ne sais trop quoi lui répondre. Il est très gentil. Il n'a peut-être aucune arrière pensée et je me fais des films. Mais mon besoin de solitude m'a fait perdre les aurores hier soir.

— Pourquoi pas.

— C'est ma dernière soirée ici en plus.

— Ah oui ? Et quoi de prévu pour votre dernière journée ?

— J'hésite à aller voir Gullfoss, comme il va faire très beau.

— Ça doit être très joli.

— Vous voulez venir avec moi ?

— Oh non !

— Vous pouvez, je ne vais pas vous manger, dit-il en souriant.

Je souris en secouant la tête.

— Venez, ça vous fera du bien, j'en suis certain.

Il n'a pas tord. Mais juste avec lui, sans le groupe, je ne sais pas. On m'a toujours appris à ne faire confiance à personne. Et pourtant, il m'inspire confiance.

— Je ne vais pas vous kidnapper.

Il répète sa phrase d'hier avec un sourire en coin et je ne peux m'empêcher de rire franchement. Il me regarde, les mains dans ses poches, attendant ma réponse. Pourquoi ? Et pourquoi je me pose des questions ?

— Bon d'accord.

— On se retrouve dans le hall dans une heure ?

— D'accord.

Il sourit avant de s'en aller et je soupire en terminant mon café. Il faut que j'aille me changer et m'apprêter un minimum. Une fois dans ma chambre, je me maquille un peu pour cacher mon teint pâle, sans en faire trop. J'enfile mon bonnet et je vais attendre dans le hall principal.

J'entends sa voix et me redresse. Il discute avec trois autres personnes avant qu'il ne remarque ma présence. Il leur dit quelque chose que je n'entends pas et je le vois venir vers moi. Je l'observe un instant : très beau dans un jean brut rentrer dans des Timberland avec un pull en maille, tout simplement, son manteau à la main.

— On y va ?

J'acquiesce en me levant et je le suis à l'extérieur où nous attend un taxi. Il m'ouvre galamment la portière et je le remercie en m'installant. Il parle au chauffeur une fois assis à mes côtés et nous prenons la route.