Athena

8. Rencontre

Athena

- C'est qu'un petit coup... Elle... Pas mourir !

Des brides de voix lointaines raisonnaient dans ma tête et me faisaient gémir de douleur, puis un claquement de porte fit vibrer le sol sous moi, et le grogna à cause des réverbérations qui se propagèrent dans mon crâne. Ma tête m'était atrocement douloureuse, mon front me lançait et j'avais l'impression qu'on frappait mon crâne à coup de massue à répétition, sans parler de mes membres encore atrocement engourdis qui m'empêchaient presque de bouger sur ce que j'identifiais comme un matelas, sur lequel j'étais allongée. Les images de ma voiture et de la camionnette me revinrent soudain en flash, me frappant presque comme une gifle, remplaçant la douleur par de la panique. Je me redressais si vite que ma tête me tourna à nouveau et j'eus l'impression que j'allais perdre connaissance de nouveau quand des taches noires embrouillèrent ma vue, je lâchai un gémissement de douleur en portant ma main à ma tête et malgré ma vision floue et brouillée, je regardai autour de moi.

- C'est que la demoiselle est vivante ! Ricana une voix masculine au coin de la pièce.

Je tournai la tête vers l'homme qui venait de parler et j'observai son visage dans l'espoir de mémoriser chacun de ses traits pour établir un portrait-robot si jamais un jour, je sortais d'ici. Il était grand, blond vénitien aux yeux marron clair qui se mariaient parfaitement avec sa peau basanée, il avait un tatouage de dragon qui s'enroulait autour de son bras et s'arrêtait à la naissance de son cou, tandis que de l'autre côté de son cou une tête de mort était visible. La confusion régna soudain dans mon esprit brouillé quand la vue de ces tatouages me semblèrent étrangement familiers, j'avais l'impression d'avoir déjà vu ce dragon quelque part... Mais où ?

Le rire du garçon me tira de mes pensées et je relavai complètement la tête vers lui pour croiser son regard bien trop doux pour un kidnappeur. Cette situation était tellement étrange que j'en vins à me demander si je n'étais pas encore dans les vapes ? Peut-être que j'étais encore évanouie ? Ou peut-être avais-je trop fumé avec Jessie et Marvin ? Mon téléphone ! Je fouillai rapidement dans les poches de mon jeans et ma veste avec l'espoir d'y trouver mon portable, mais rien...

- Te fatigue pas, on t'a déjà pris ton téléphone chérie.

L'espoir qui était apparu en moi disparut aussi vite et je baissai les yeux sur mes chevilles attachés que je n'avais pas remarqués jusqu'ici, deux grosses chaînes étaient reliées à mes chevilles et à deux ronds ancrés dans le sol au bout du matelas piteux sur lequel j'étais assise.

Oh mon Dieu !

Alors c'est vrai ?

Je me suis fait kidnapper ?

Mon cœur se remit à bourdonner dans mes oreilles à mesure que la panique s'emparait une nouvelle fois de moi, ma vision devint trouble autant par les larmes que par cet étrange fil opaque qui m'empêchait de voir correctement.

Je dois juste respirer...

Mais comment si j'ai l'impression qu'une main m'étrangle et me fait suffoquer ?

Tout mon corps tremble sans que je puisse le contrôler, et ce, malgré mes efforts surdimensionnés pour rester calme, mais impossible dans cette situation terrifiante. L'air devint vite un supplice pour moi qui essaye désespérément de respirer, mais chaque fois que je tente d'inhaler, l'oxygène se bloque avant d'entrer dans mes voies respiratoires. Chaque fois que j'essaye de penser à autre chose que cette situation horrible, tout un tas de scénarios terrifiants sur ce qui pourrait éventuellement m'arriver maintenant se jouent dans ma tête et amplifient ma terreur de mourir bientôt.