Athena
J'observais la foule qui emplissait la boîte de nuit dans laquelle nous étions, mon cœur battant la chamade à cause du trop-plein de personnes, me faisant cogiter à l'idée que quelqu'un pourrait venir me tuer sans aucun inconvénient. Tout ça à cause de qui ? Cet enfoiré de Benicio, l'homme le plus bipolaire jamais vu sur cette foutue planète ! Quel connard borné, hier, je lui avais pourtant dit que je refusais qu'il reste dans la même chambre que moi, mais monsieur avait dû insister, et j'avais dû fumer... Mon Dieu que je m'en voulais d'avoir laissé parler mon cœur parce que l'espace d'un instant, j'avais fait l'erreur de croire que nous étions similaires ! Et maintenant, j'en payais le prix : ce con me parlait comme si j'étais de la sous-merde, de manière à bien me faire comprendre que tout ce qu'il s'était dit hier n'était que cause de notre abus de drogue, comme si je ne l'avais pas compris !
- On attend quoi pour partir, ce mec ne va jamais venir. Grommelais-je.
Mes bras restaient étroitement croisés sur ma poitrine, tandis que mes jambes étaient, elles aussi, croisées dans l'espoir de cacher à quel point ma robe stupide était courte, mais en réalité, je doute que cela soit la solution.
- Tu me permets de me concentrer ou tu vas encore l'ouvrir ?
Quel connard, je vais lui en faire bouffer du silence moi !
- Tant qu'on sera ici, je ne risque pas de me taire.
Mon insolence sembla énerver le brun exactement comme je l'avais prédit, et il se tourna en ma direction, son regard gris ancré dans le mien avec une telle froideur que durant un instant, je crus qu'il allait m'étrangler.
- Si tu ne la fermes pas, c'est mon flingue dans ta bouche qui va t'y forcer. Menaçait-il.
Sa voix cinglante, dégoulinante de menace me força à serrer les poings dans l'espoir de garder ma langue au fond de ma bouche, mais comment faire quand j'ai perdu l'habitué de rester silencieuse face aux menaces ? Papa n'est plus là, et personne ne m'effraie autant que lui, certainement pas un mafieux macho.
- Si tu crois que tu me fais peur...
Je n'eus le temps de finir ma phrase que le métal froid du bout de son arme vint se plaquer contre mon ventre, me forçant à ravaler mes mots au fond de ma gorge dans un hoquet de surprise. Mon cœur battait la chamade, me forçant à ouvrir les lèvres pour garder une respiration stable tandis que des perles de sueur se formaient sur mon front. Rectification, papa était terrifiant, mais, pas autant que cette situation. Je relevai les yeux sur Benicio, nos regards se croisant, le sien plein d'un mélange d'émotion indescriptible, et le mien, lisible par la peur, l'appréhension et la colère, puis, il abaissa son arme, la rangeant dans son pantalon. Après un long soupire de soulagement, ma fierté ou bien mon orgueil avait pris un si grand coup que je crois que cette démonstration de force ne m'avait pas suffi, puisque j'en rajoutai une couche dans ma barbe.
- Je savais que t'allais pas tirer de toute manière.
Bien que la musique soit forte au point de me briser les tympans, il s'avérait que ma voix basse était suffisamment haute pour être entendue puisque le mexicain me dévisagea, prêt à renchérir lorsque le siège vide face à nous fut soudainement occupé par l'homme que nous attendions. Sa présence soudainement rajouta à l'ambiance une atmosphère encore plus pesante, à un tel point que, durant un instant, je crus avoir un sac plastique sur la tête et que j'étais forcée de respirer au travers.
- Si c'est elle que tu utilises comme money d'échange, ça me va. Souriait l'homme.
Un frisson de dégoût me parcouru l'échine, et le simple fait d'observer son sourire machiavélique laissant entrevoir ses deux canines en argent me donna envie de me fuir le plus loin possible. Mes mains moites se resserrèrent autour de ma robe, et sans un mot, je détournai le regard aussi loin que possible.
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Athena
RomanceAthena Ross est une jeune femme âgée de 21 ans, elle est étudiante en droit et comme la plupart des étudiants, Athena a besoin d'argent, alors, depuis son entrée à la fac, elle travaille comme serveuse dans un restaurant tres chic de New Work, son p...