38. Vitre

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Athena

Assise en tapotant mes doigts sur le bois de mon bureau, je regardais l'une de nos résidentes quittait la pièce, son agacement et sa colère visible dans ses marmonnements et ses pas lourds. Quand elle claqua la pote, je ne sursautai légèrement avant de passer ma main sur mon visage suivi d'un soupir exagéré alors que je ne pouvais empêcher les remords de s'emparaient de moi.

Cette femme avait besoin de mon aide, et moi, j'étais dans l'incapacité de l'aider...

- On dirait que ça ne s'est pas bien passé.

La voix soudaine de Benicio me força à relever les yeux, me rendant compte que je n'avais même pas entendus son arrivée dans la pièce.

- Ouais... Murmurais-je en passant mes doigts dans mes cheveux.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je le regarde tandis qu'il s'avance vers moi et me lève doucement pour être face à lui, mes yeux regardant timidement les siens.

- Je lui ai dit qu'on avait plus de place pour ce soir, je... C'est ma faute, elle va me détester, et s'il lui arrive quelque chose ? Et si...

Sa main sur ma joue me fit m'arrêter de parler aussitôt comme si son simple contact venait juste de faire disparaître toute ma panique et mes pensées parasites.

- Tu ne peux pas sauver tout le monde, mi Estrellita. Chuchota-t-il d'un ton rassurant.

Un petit sourire triste étira le coin de mes lèvres et je hochai la tête bien que mes yeux refusaient de s'ancrer dans les siens. Ma main se leva pour se poser sur son torse avant que je ne me ravise, mais ses doigts s'enroulèrent autour de mon poignet et guidèrent lentement ma main sur son torse, juste au-dessus de son cœur pour me permettre de le sentir battre. Mes joues rougirent légèrement en sentant à quel point son cœur battait la chamade, et lentement, mes yeux revinrent dans les siens, la passion dans son regard me faisant frissonner.

- Personne ne peut te détester, susurra-t-il tout près de mes lèvres. Et s'ils le font, moi, je t'aimerais toujours autant.

Mon cœur rata un battement à ses dires qui me semblait bien trop sincère, et sans trop savoir pourquoi, je me poussais sur la pointe des pieds, prête à l'embrasser quand la sonnerie de son portable nous coupa.

- Putain. Siffla-t-il en s'éloignant.

Il récupéra son téléphone dans la poche de son jean avant de s'éloigner en décrochant.

- J'arrive dans une minute.

Je hochai simplement la tête en le regardant partir à grands pas, sa voix grave raisonnant dans le couloir me faisant sourire à cause de son agacement perceptible.

Stupide. J'étais stupide.

La simple pensé que cet abruti de Benicio me rende si vache m'arracha un léger rire niais avant que je ne me retourne pour retourner à mon bureau. À peine m'étais-je assise qu'une odeur âcre de fumée vint s'infiltrer dans mon nez, me faisant légèrement tousser. Je fronçais les sourcils et ne perdit pas de temps pour me lever, assourdit par l'alarme incendie qui se mit soudain à raisonner alertant tous les habitants qui se mirent à courir au travers des couloirs. Je quittai mon bureau à grands pas, mes yeux observant la fumée brumeuse dans tout le couloir qui me fit tousser en s'infiltrant dans mes poumons.

- Merde. Toussais-je.

Suivant maladroitement toutes les femmes et les enfants qui quittaient l'étage en courant, je trébuchai, mais me rattrapa au mur. Je sentais mes yeux me brûlaient tandis que je peinais à avancer dans la fumée, et bientôt, l'étage fut vide et seule l'alarme désagréable ainsi que la fumée âcre et la chaleur des flammes qui s'agrémentaient dans l'une des pièces étaient présentes. La chaleur montait rapidement alors que je courrais jusqu'à la porte menant au escalier les dévalant à toute vitesse malgré mes toux très peu espacée et mes poumons douloureux. Je m'empressai de traverser le couloir qui menait au rez-de-chaussée et ouvrit la porte. Les flammes jaillirent brusquement de l'autre côté de la pièce, frôlant mon visage de si près que je sentis la chaleur me frôlait, ne faisant qu'accentuer mes toux. D'un seul coup de main, je refermai la porte et remonta les escaliers jusqu'au premier étage, mais la fumée de plus en plus danse me fit trébucher plus d'une fois dans les escaliers jusqu'à ce que j'arrive à ma destination. Mes mains continuèrent de s'agitaient devant moi pour disperser la brume alors qu'une soudaine silhouette floue apparue au loin, les sirènes dehors me laissant savoir que c'était un pompier.

Athena Où les histoires vivent. Découvrez maintenant