22. Breaking down

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Athena

Assise au bord de la piscine aux côtés de Mélina, nos pieds trempant dans l'eau alors que le soleil venait frapper nos deux corps, me donnant atrocement chaud, mais je n'avais pas vraiment envie d'entrer dans l'eau et d'être obligé de retirer ma robe, alors je me contentais de supporter.

Nous avions emménagé dans cette énorme maison, il y a un peu plus d'une semaine, et j'avais fini par m'habituer à la grandeur des lieux, parce que étonnement, pour une maison secondaire, elle était bien plus grande que l'autre. Entretemps, mon association avait presque fini d'être entièrement agencée ce qui avait le don de me rendre super heureuse et enthousiaste, mais chaque fois, cet enthousiasme disparaissait quand je me rappelais que l'autre abruti voulait à tout prix utiliser cette enseigne pour blanchir son argent sale. Et, étonnamment, la plupart du temps cette dernière semaine, je m'étais retrouvée seule avec Mélina parce que les garçons étaient en déplacements pour, je ne sais quoi encore.

- Hey, c'est quand ton anniversaire ? Me demanda soudainement mon amie.

En continuant de jouer avec ma robe rose pâle, je relevai les yeux de l'eau bleu clair sur laquelle les rayons du soleil se reflétaient pour regarder la blonde avec un petit sourire, étonner que cela l'intéresse.

- 19 octobre, répondis-je doucement. Et toi ?

Mon amie lâcha un petit rire en hochant la tête en détournant le regard.

- Balance, mmh ? Moi, c'est le 15 juillet.

L'évocation de cette date fit rater à mon cœur un battement, mon regard se perdant au loin sur l'eau qui se transformait pour prendre une couleur rougeâtre, faisant monter en moi la panique.

Pas encore...

Mes doigts autour de ma robe se resserrèrent à mesure que mon souffle se saccadait, et je dus me lever malgré mes jambes tremblantes pour m'éloigner à la recherche d'air, comme si ce n'était pas tout ce qui nous entourait, mais à cet instant, j'avais l'impression que ce n'était pas le cas... Je suffoquais, encore comme d'habitude, rien de nouveau, et je n'arrivais pas à me calmer parce que tout le décor se revêtait en cette chambre, en cette maison, et le jardin pourtant spacieux se retrouvait désormais avoir des murs qui se rapprochaient jusqu'à m'étouffer. Chaque mur de cette maudite maison était là, m'entourant et m'étouffant. Et, sur la peinture blanche, je pouvais voir écris en rouge les mêmes mots qu'elle me répétait chaque fois qu'elle venait me rendre visite « Tu m'as tuée. » tout cela m'oppressant à un tel point que mes jambes me lâchèrent. Mes jambes frappèrent contre le carrelage, mais je n'eus pas mal, c'était comme si je n'avais rien ressenti, que seul le manque d'air était douloureux, mais pas autant que le poids des remords qui me rendait davantage faible chaque jour.

Regarde le ciel... J'arrivais à y penser, mais pas à le faire, mes yeux restaient concentrés sur le sol qui était devenu étrangement flou tout comme absolument tout le reste du décor. J'avais l'impression de ne plus être dans un monde réel, c'était comme si j'étais un humain dans un monde imaginaire, dans un rêve, ou plutôt un cauchemar en l'occurrence. Tout ce qui m'entourait était désormais un brouillon de ma maison d'enfance, un brouillon de sa chambre, et là, juste à mes genoux, je revoyais son corps froid. Je m'entendais appeler son prénom et hurler désespérément en la secouant alors que la froideur de son corps me glaçait le sang dans les veines.

Ce n'est pas réel, je le sais, et pourtant, tout porte à penser que ça l'est, je veux que cela s'arrête, mais je n'ai pas le pouvoir de faire en sorte de tout stopper.

- Athena ? Raisonnait en éco la voix de Mélina.

Je pouvais entendre la voix de mon amie mélanger à celle des garçons, et pourtant, j'étais dans l'incapacité de me calmer, ils étaient là, j'étais là, au Mexique, tout le reste se passait dans ma tête, et pourtant, j'étais incapable de quitter cette crise si irréelle et pourtant si réaliste. Tout y était, la souffrance de mes pleurs, mon cœur déchiré tout comme mes poumons à cause de mes hurlements, mais à cet instant précis, à cause du manque d'air et de la terreur de revivre ce moment.

Athena Où les histoires vivent. Découvrez maintenant