Athena

18. Entraînements

Athena

- Cours, qu'est-ce que t'attends !? Demanda la voix moqueuse de la femme.

Je fronçai les sourcils, perplexe, rouvrant les yeux pour apercevoir la forêt devant moi, le sang du coup de feu raisonnant encore entre les arbres, me faisant réaliser que j'étais encore en enfer. Mais elle m'avait dit de courir ! Elle m'avait dit de courir ! Quand mon cerveau traita enfin l'information, mes jambes s'élancèrent toutes seules, ignorant toues les douleurs dans mon corps, que cela soit la fin, la soif, mes ouvertures sur le corps qui brûlaient, ou bien même mes hématomes, je devais juste courir sans arrêt. Mon corps passaient entre les arbres, gémissant quand les branches se prenaient dans mes cheveux, mes sous-vêtements ou même sur mon corps qu'elles ouvraient. Je devais courir, exactement comme quand je mettais enfuie de chez Benicio, même si je n'étais pas dans un état si pitoyable ce jour-là, mais peu importe, courir, c'était tout ce qui m'importait.

- Cours Forest, cours ! Hurla la voix de l'homme toujours derrière moi.

Leurs rires glaçants me faisaient frissonner le dos, mais cela m'encourageait davantage, nourrissant l'adrénaline qui pulsait dans mes veines quand soudain, un coup de feu raisonna à nouveau. La balle sembla s'écraser juste dans l'arbre à côté de moi, faisant sauter quelques-unes de ses écorces alors que je hurlais de terreur, me forçant à m'arrêter l'espace d'un instant, mais recommençant ma course quand une seconde balle s'écrasa si près de moi qu'elle me frôla. Ils étaient en train de me chasser, ces malades me chassaient pour nourrir leur plaisir sadique ! Ils me chassaient comme une proie...

Mes poumons me brûlaient comme si un feu avait été déclenché en moi pour me consumer de l'intérieur, et pourtant exactement comme il y a un mois, je courais encore et encore, le vent sifflant dans mes oreilles se mélangeant aux douilles qui s'écrasaient sur le sol ainsi qu'aux rires de ses sadiques, et aux frictions des branches entre elles ainsi que sur mon corps meurtri.

Je me sentis soudain tirer par le bras derrière un arbre avant qu'une main soit plaquait sur ma bouche, mon dos plaquait contre son torse tandis que sa respiration s'écrasait sur mes cheveux. Mon incapacité à voir la personne ne fit que nourrir ma panique qui me fis lancer mon coude dans l'abdomen de la personne qui grogna de douleur la forçant à me lâcher, mais dès lors que je voulus m'enfuir ses mains caleuses le saisirent par les épaules, plaquant et râpant mon dos contre les écorces de l'arbre.

- C'est juste moi. Chuchota la voix de Benicio.

Benicio ? Oh mon Dieu, il était venu me chercher !

La peur jusqu'à présent visible dans mes yeux s'éclipsa pour laisser place à un soulagement que je n'aurais jamais cru ressentir en voyant cet abruti. Je sentis les larmes humidifiaient mes yeux tandis que j'observais le visage du mafieux, mais je les fit rapidement disparaître avant de le serrer dans mes bras, une chose que je n'aurais jamais crue faire non plus, mais ce qui me surprit le plus fut de sentir ses bras hésitants s'enroulaient autour de ma taille. Et même si notre étreinte ne dura que quelques secondes, ce contact fut suffisant pour alimenter en moi un espoir et un soulagement que j'avais cru le jamais revoir durant ces vingt-quatre heures d'enfer. Benicio finit par rompre l'étreinte, posant ses mains sur mes épaules avec une douceur que je ne lui reconnaissais pas, me laissant voir la colère dans son regard alors que ses yeux gris orageux brûlaient mon corps blessé qu'il détaillait avec incrédulité, provoquant un malaise en moi. Je sentis mes joues rougir à cause de la honte, une honte qu'il sembla remarquer puisqu'il détourna les yeux avant de retirer sa veste en cuir qu'il plaça sur mes épaules, laissant son odeur agréable m'envahir en même temps que la chaleur de la veste qu'il avait réchauffée avec son corps.

- Tu es venu... Dis-je tout bas.

Je relevai légèrement mes yeux sur lui observant sa colère se dissipait légèrement pour laisser place à une once de sympathie qui traversa ses yeux en un éclair.