21. Association

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Athena

Marchant dans cet énorme bâtiment que Benicio avait acheté il y a trois semaines, j'observais les évolutions remarquables aux niveaux des travaux, parce que, sans savoir pourquoi, il avait accepté mon idée de créer une association pour les femmes battues. Ce serait un foyer pour femme en difficulté ou bien même pour jeunes mères, un endroit qui aiderait et abriterait les gens, peu importe la raison de leurs présences, un endroit que j'aurais aimé avoir quand j'étais petite... Maman aurait été heureuse d'avoir quelque part où se réfugier avec Cassie et moi, mais, peut-être que dans un autre monde, elle aura cet endroit.

Depuis trois semaines, personne n'avait parlé de cet homme que nous avions enlevé d'ailleurs, tout ce que je savais été que son portable avait mystérieusement disparu, tout comme lui d'ailleurs. Je supposais que Benicio l'avait tué, ce qui n'aurait sincèrement rien de très étonnant venant de ce fou de ma gâchette, mais cet homme n'était pas un homme bien, alors je suppose qu'il avait été "puni", comme il se devait.

- Tu aimes bien ?

Un sursaut suivit d'un hoquet de surplus quitte mon corps avant que je ne porte ma main à mon cœur, me tournant vers Diego qui s'esclaffait de ma réaction.

- Tu m'as foutu une de ces trouilles. Soupirais-je en lui poussant doucement le bras.

Je reportai mon attention sur l'une des chambres avec un lit superposé, quelques meubles, une télé et une armoire, la peinture visiblement sèche pour que les meubles aient déjà été placé dans cette pièce.

- Ça prend forme, c'est génial !

Le blond vénitien grimaça à mon enthousiasme avant de me prendre par les épaules, forçant sur mon expression faciale une perplexité impossible à cacher.

- Je crois que ce qui va suivre ne va pas te plaire. Soupirait mon ami. Rejoins Benny dans ton bureau.

Malgré le froncement de sourcils qui s'était formé sur mon visage, je traversai le couloir du second étage, poussant la porte blanche de mon bureau avec une plaque gravée « directora Athena Ross » en lettre noir. Je m'avançai dans la pièce déjà parfaitement agencée, avec un beau bureau en bois marron faisant face à la porte avec une belle chaise de bureau blanche tout comme exactement tous les meubles et les murs. Digne de la maison de Benicio, et je crois bien que si je n'étais pas consciente d'où nous nous trouvions, j'aurais pu penser être chez l'autre fou.

- Ne fume pas ici ! Grommelais-je en voyant Benicio près de la grande baie vitrée.

Je traversai la pièce, et ouvris la fenêtre avant de m'arrêter près de lui, mes yeux s'écarquillant en tombant sur le vide percevable à cause des grandes vitres.

Bon sang, ce n'est rien Athena, ce n'est que quelques mètres. Des mètres suffisant pour me tuer...

Je crus sentir mon ventre se serrer dans ma cage thoracique, puis je reculai de quelques mètres juste pour m'assurer de n'avoir aucune vue sur le sol non loin. Je m'installai sur le côté droit de mon bureau en essayant de ne pas laisser transparaître ma peur, me contentant de reprendre un air plus ou moins stoïque.

- Que voulais-tu me dire ? Commençais-je en jouant avec l'ourlet de mon top blanc si serré qu'il contrastait avec mon baggy. Diego m'a dit que ça ne me plairait pas.

L'homme s'éclaircit la gorge, traverse la pièce, s'arrête juste derrière moi, écrase sa cigarette dans le cendrier que je n'avais jusqu'à présent pas remarqué puis enfonce ses mains dans ses poches et reviens se placer devant moi.

- Maintenant que tu as eu ta petite association, on va aussi s'en servir pour blanchir notre argent, on va faire passer ça pour des donations.

Ma salive se bloqua soudainement dans ma gorge et je m'étouffai avec tandis que mes yeux s'écarquillaient à cette soudaine déclaration qui me permettait désormais de mieux comprendre la raison pour laquelle il avait accepté si vite de faire de ce bâtiment une association.

Athena Où les histoires vivent. Découvrez maintenant