Tome 3 : Obsession

Chapitre 8 : Arès

Nous sommes près de la propriété de CASSANO à Varsovie. Plus exactement nous sommes sur une falaise à l'arrière de la maison, attendant le signal pour entrer. Il reste une cinquantaine d'hommes à l'intérieur, dont 15 sont les miens. Le rapport de force est donc équitable.

— On va vraiment descendre en rappel ? Demande Dimitri

— Oui.

— Pourquoi on ne passe pas par un autre endroit ?

— C'est le plus rapide.

— T'as besoin d'adrénaline pour te sentir vivant, CLEAGAN ? Sourit-il en coin

— Je n'ai pas besoin de ça. Je suis mort à partir du moment où le sang de Mia s'est répandu sur mes mains.

Il ne répond rien et c'est mieux comme ça. Il n'y a rien à dire de toute façon, j'étais vivant quand elle était proche de moi, je me suis rendu compte que peu importe la dose d'adrénaline qui pourrait courir dans mes veines, je ne pourrais jamais me sentir vivre comme c'était le cas quand Mia était proche.

Mais ses yeux restent clos, depuis 17 jours maintenant.

Et j'ai l'impression de redevenir ce que j'étais avant qu'elle n'arrive et s'incruste dans mon crâne. Mort. A la recherche de quelque chose qui me prouvera que mon organe vital fonctionne encore.

Mais rien n'est comparable à l'effet de la drogue qu'est Mia EVANS sur mon corps.

— Elle va se réveiller. Déclare-t-il. Les médecins...

— Ont dit qu'elle se réveillerait dans quelques jours. C'était il y a une semaine et elle n'a pas bouger un seul doigt.

Ouais, putain. Elle n'a aucune réaction, ses paupières ne se contractent même pas un peu pour nous laisser croire qu'elle va se réveiller. Quand un médecin vient vérifier l'avancée de sa cicatrisation son corps ne se crispe pas à cause de la douleur que pourrait causer la désinfection. Et sa main ne bouge pas quand je lui demande de serrer la mienne.

Ouais, y a que dalle. Simplement cette foutue machine qui montre que son cœur fonctionne toujours.

Ces pensées font remonter la colère, elle me traverse de part en part et s'insinue dans chacune de mes veines, chacun de mes nerfs. Court-circuitant mon cerveau, m'empêchant de garder la tête froide. Il va falloir que j'agisse. Et vite.

— Le système de sécurité est HS. Entends-je dans l'oreillette

Il ne m'en faut pas plus pour me laisser tomber dans le vide, accrochée à une corde pour limiter ma prise de vitesse. La descente dure quelques secondes et une fois que mes pieds touchent le sol, je me détache et me lance en direction de l'entrée arrière de la maison sans attendre Dimitri.

S'il ne peut pas me suivre, il attendra à l'extérieur avec l'équipe chargée de surveiller une potentielle arrivée de renfort ou de s'occuper de ceux qui arriveront à sortir avant la condamnation de toutes les issues.

Il me faut quelques secondes de plus pour entrer dans la maison, l'un de mes hommes m'attendant à l'entrée.

— Vous pouvez condamner les issues. Ordonnais-je

— Bien patron. Obtempère l'homme à l'autre bout de l'oreillette

J'avance lentement dans la maison, observant tout ce qui se trouve autour de moi. Reconnaissant des pièces qui figuraient sur les photos qu'à pu obtenir Mia. Finalement, je croise un homme qui s'arrête brusquement lorsqu'il me voit.