Tome 3 : Obsession

Chapitre 39 : Mia

Ça va aller, n'est-ce pas ? Cette question tourne en boucle dans ma tête depuis que nous avons quitter l'endroit où tout s'est terminé et elle ne veut pas sortir de ma tête.

Nous venons d'arriver à l'aéroport, Arès n'a pas cessé de chercher un contact physique depuis que nous sommes sorti de cette maison. Ça m'aide à rester un minimum dans la réalité, il est mon point d'encrage dans le chaos de mon esprit.

Je ne sais pas ce que je ferai sans lui, je suppose que je serais morte à l'heure qu'il est s'il n'avait pas été là. Mais est-ce bien d'être à ce point dépendante d'une personne ? Est-ce normal d'avoir à tout prix besoin de lui pour ne pas perdre pied ?

Mon questionnement s'arrête lorsque le corps d'Arès cesse d'avancer et qu'il serre un peu plus fort ma main dans la sienne. Je relève alors les yeux pour voir ce qui a bien pu attirer son attention et le faire se tendre de cette manière. Je tombe avec surprise sur Alessandro, un grand sourire aux lèvres adossé contre une voiture près du jet que nous devons prendre avec Arès.

— Tu pars sans dire au revoir ? Sourit-il en s'approchant de nous

— Tu le connais ? Questionne Arès en resserrant un peu plus son emprise sur ma main

— Oui. Soufflais-je

— C'est qui ?

— Alessandro. C'est lui qui t'a donné ma position.

— Bien.

Tout est en train de changer dans ma vie, et s'il y a bien une chose qui ne change pas, c'est le comportement d'Arès. Je vois bien qu'il n'apprécie pas la présence d'Alessandro et je sais sans avoir besoin de réfléchir ce qu'il se passe dans sa tête en ce moment. Il est certainement en train de penser au fait que cet homme et moi nous sommes retrouvés seuls ensemble à plusieurs reprises.

Ça me fait doucement sourire, parce qu'Arès ne changera jamais ce point de sa façon d'être. Ça m'agaçait souvent, mais là, maintenant, je trouve ça réconfortant. J'ai besoin de lui, besoin de savoir qu'il est toujours le même malgré tout ce qu'il s'est passé, besoin de voir qu'il ne changera pas son comportement malgré toutes les choses que j'ai pu faire.

Arès reste Arès et c'est un soulagement.

— Alors ? Reprends Alessandro en s'arrêtant à un pas de moi, les mains fourrées dans ses poches

— Au revoir. Souriais-je légèrement

— Je suppose que ta balade de 10 minutes t'a permis de conclure ce chapitre, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Il me semble t'avoir dit que je pouvais venir avec toi.

— Elle n'a pas besoin de toi. Rétorque Arès

— Ah oui ? Elle est blessée pourtant.

— Je me suis fait ça toute seule. Soupirais-je

Le regard d'Alessandro change et je ne l'aime pas, parce qu'il reflète la compassion. Comme s'il savait ce que je ressens en ce moment, mais il n'en a aucune idée et il n'a aucun droit de me regarder de cette manière.

— Ne me regarde pas comme ça.

— Comme quoi ?

— Comme si tu savais. Comme si j'étais sur le point de me briser.

— Tu l'es déjà.

— On s'en va. Décrète Arès lorsque mon corps tremble malgré moi