Chapitre 22 : Mia

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Nous sommes devant le cercueil de Mikhaïl, sur une propriété de Lev. Une propriété qui fait office de cimetière pour leurs familles à tous. Et là, en cet instant, je ne me sens pas bien du tout. J'ai l'impression que toute la douleur veut exploser à nouveau et j'ai du mal à la contenir.

Mon corps tremble, ma gorge est serrée et mon estomac ne cesse de se retourner. Parce que je ne peux pas empêcher les images de ce jour-là d'hanter mon esprit. Je nous revoie Mikhaïl et moi marcher tranquillement et discuter d'Arès. Je me revoie alors que j'allais lui dire qu'il est mon préféré s'écrouler sur le sol alors que je ne comprends pas une seule seconde ce qui est en train de se produire. Je me revoie en train de lui faire un massage cardiaque comme si ça allait servir à quelque chose. Et je me revoie mettre mes mains sur sa tête pour stopper l'hémorragie.

Mon regard tombe directement sur mes paumes de mains et j'ai de nouveau envie de vomir. J'entends des gens parler, je sais aussi que Dimitri est en train de faire un discours en ce moment-même, mais je n'entends rien. J'entends simplement les battements frénétiques de mon cœur et mes hurlements de ce jour-là.

Ça ne va pas, ça ne va pas du tout. Je dois m'en aller. Je dois partir d'ici. C'est de ma faute s'il est dans cette boîte. Je n'ai pas le droit d'être là.

Alors malgré mon regard toujours sur mes mains, je fais demi-tour. Mais je percute le torse d'une personne dans la seconde qui suit. Je ne lève pas les yeux, je n'y prête pas attention, mais cette personne attrape mes deux mains, m'empêchant ainsi de les fixer et m'attire contre elle.

Ne les regarde pas, Mia. Murmure la voix de Lev

Je dois aller les laver, il y a...

Il n'y a rien, arrête de te faire mal comme ça.

Laisse-moi les nettoyer, je t'en prie. Suppliais-je

Tes mains sont déjà assez abîmées Mia, arrête ça, s'il te plaît.

Je dois l'enlever...

Bien. Souffle-t-il. Viens avec moi.

Je ne parviens plus à réfléchir, c'est pour ça que je le laisse entrecroiser nos doigts et me guider je ne sais où. Sur le chemin il me semble croiser le regard furieux d'Arès, mais je me dis que je divague complètement, il ne peut pas être ici, c'est impossible. Alors je continue de suivre Lev sans rien dire jusqu'à l'intérieur d'une maison. Puis il nous mène jusqu'à une salle de bain et je me précipite vers l'évier.

Mais de sa main qui tient toujours la mienne, il m'en empêche.

Je m'en occupe, Mia.

Je hoche vaguement la tête et le laisse s'emparer de ma deuxième main avant qu'il ne m'emmène doucement devant l'évier et allume l'eau. Il se place à côté de moi, ses deux mains entourant les miennes et il frotte doucement. Mais ça ne va pas, ça ne partira pas comme ça.

Je vais le faire. Déclarais-je en tentant de récupérer mes mains

Je ne te laisserai pas t'en occuper. Regarde l'état de tes mains, tu te fais du mal et je n'aime pas ça.

Et en quoi ça te regarde, hein ?

Peut-être que tu me détestes et que je ne compte plus pour toi, mais la réciproque n'est pas vraie. Tu comptes Mia et je ne te laisserais pas continuer comme ça.

Arrête de mentir, si tes paroles étaient vraiment sincères, tu n'aurais jamais fait ce que tu as fait.

Je regrette, combien de fois je dois te le dire. Je ne voulais pas ce qui est arrivé et je m'en voudrais toute ma vie pour ça.

Tome 3 : ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant