Chapitre 28 : Mia

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Ça fait plus d'une minute. Certainement plus d'une heure, je n'en sais rien. Ça fait assez longtemps pour qu'il ait décidé de s'allonger depuis un moment, mon corps reposant sur le sien, l'une de ses mains sur ma nuque qu'il caresse distraitement du pouce, l'autre sur le bas de mon dos.

J'ai beau me répéter que je dois bouger, que je ne dois pas rester là, que j'ai des choses à faire, un paquet de choses à faire même. Mon corps refuse de bouger. Et je le savais, je savais qu'en acceptant cette étreinte je ne parviendrai pas à en sortir.

Parce qu'ici et maintenant, j'ai l'impression que plus rien ne peut m'atteindre. Je suis enfermée dans une bulle, une bulle où le monde extérieur n'existe pas, une bulle où les voix dans ma tête ont cessées de hurler et c'est apaisant.

Alors juste quelques minutes de plus. J'ai besoin de quelques minutes de plus pendant lesquelles je ne pense pas à tout ce qu'il s'est passé, à tout ce que j'ai perdu. Je sais que la douleur et la colère me frapperont à nouveau quand je sortirais de là. Elles frapperont violement, comme les vagues frappent les falaises pendant une tempête et je serais coincée, je sais que je ne sortirais plus la tête de l'eau avant un long moment.

Quelques minutes, juste quelques instants de plus sous la protection que m'offrent les bras d'Arès. Parce qu'il est mon bouclier comme je suis le sien, mon échappatoire.

Tu es en colère contre lui Mia. N'oublie pas ce qu'il a fait, n'oublie pas à quel point tu as eu mal. Ne t'endors pas.

C'est terminé, la bulle éclate et ma réalité me frappe.

Je comprends chacun de ses choix, mais je ne comprends pas le dernier. Je ne comprends pas pourquoi il est allé embrasser cette fille plutôt que de simplement venir ouvrir cette porte.

Mais j'ai couché avec Lev après, alors je suis mal placé pour en parler à nouveau. Mais je lui en veux quand même, parce qu'il n'y a rien qui puisse justifier son acte. Mais rien ne justifie le mien non plus, j'ai agi simplement pour ne plus penser à ce moment-là, je voulais que Lev me distrait et c'est ce qu'il a fait. C'est moi qui suis allé le chercher. Mais Arès... C'était l'enterrement de Mikhaïl, il ne pouvait pas faire ça en se basant à un film qu'il se faisait dans sa tête.

Stop, arrête de penser à tout ça Mia. Il y a plus important.

Oui, il y a beaucoup plus important. Je dois aller à la rencontre de Rico MANCINI, je dois obtenir des informations sur CASSANO, des informations qui m'indiqueront quoi lui prendre pour lui faire mal. Aussi mal que ce qu'il m'a fait.

Je me redresse, terminant ainsi d'éclater la bulle et m'assoie sur le bord du lit. Je cherche des yeux la puce, sans succès, il a dû la garder sur lui.

Donne-moi la puce s'il te plaît. Demandais-je en pivotant dans sa direction

Qu'est-ce que tu comptes en faire ?

L'utiliser à mon avantage, donne-la-moi.

Non.

Non ?

Je ne te la donnerais pas.

Très bien, je trouverais autre chose. Alors détruis-la, je veux te voir faire.

Non plus.

Bien, elle est certainement dans l'une de ses poches et il est toujours allongé, je n'ai qu'à la récupérer. Je plonge alors rapidement ma main dans l'une d'entre-elle, priant pour l'avoir du premier coup. Arès agrippe mon poignet, m'empêchant de ressortir ma main. Très bien, alors elle est certainement ici, j'avais une chance sur deux et visiblement, j'ai eu un coup de chance.

Tome 3 : ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant