Chapitre 20 : Mia

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Qu'est-ce que je vais lui dire ? Comment je vais pourvoir lui expliquer ?

Ces deux questions tournent en boucle dans ma tête depuis que je suis monté dans cette voiture pour aller voir Dimitri. Je ne pense qu'à ça depuis que j'ai terminé ma discussion avec Arès. Ça n'a pas quitté mon esprit une seule seconde même lorsque j'ai pris une douche, au contraire. Je me suis acharné sur mes mains, voulant à tout prix faire partir le sang. Mais peu importe à quel point je gratter, à quel point je m'arracher la peau, ça ne voulait pas partir et je crois que ça ne partira jamais.

Je verrai toujours le sang de Mikhaïl sur mes mains, je ressentirai toujours ces sensations horribles, je ne pourrais jamais l'oublier.

J'en veux à la terre entière pour ça. J'en veux à la vie de ne pas vouloir me laisser respirer, de ne pas cesser de me mettre des coups plus forts les uns que les autres. Aujourd'hui, c'est la journée de trop.

Je suis en colère contre Arès pour tous ses secrets, tous ses mensonges et j'en suis venu à la conclusion qu'on ne pourra jamais avancer ensemble. Parce que je ne sais rien, parce qu'il ne me dit rien et qu'il me laisse en permanence sur la touche.

Cette constatation détruit mon cœur en un million de morceaux, parce qu'il veut y croire. Mon cœur veut croire que les choses vont s'arranger, qu'Arès va finir par changer et comprendre que nous ne pouvons pas continuer comme ça. Mes sentiments envers cet homme hurlent pour que je passe au-dessus de tout ce qu'il m'a caché, ils me harcèlent pour que je lui laisse une nouvelle chance. Parce qu'il n'y que Seth CLEAGAN qui parvient à faire battre cet organe plus rapidement, il n'y a que pour lui que je frissonne et il n'y a que lui dans ma tête depuis que nos regards se sont croisés pour la première fois.

J'aime cet homme d'une manière qui devrait être interdite, des sentiments si puissants qu'ils peuvent vous élever et vous apaiser en une seconde quand la personne est près de vous. Mais ils peuvent détruire et tout dévaster sur leurs passage.

Et je crois que finalement, Arès et moi nous faisons plus de mal que de bien.

C'est pour ça que je décide de tout enfermer, de faire taire toutes ces choses qu'il me fait ressentir. Je ne dois plus écouter les voix qui me crient d'aller vers lui en permanence, parce que si j'y vais, si je me réfugie dans ses bras, je vais m'écrouler. Parce qu'Arès à le pouvoir de faire sortir la douleur. Mais cette fois je dois la garder, parce qu'elle se transforme en haine viscérale et j'ai besoin de ça pour avancer. j'ai besoin de ça pour survivre et j'ai besoin d'être en colère pour ce qui va suivre.

Parce que je ne pardonnerai jamais à CASSANO de m'avoir pris Mikhaïl.

Et si la colère s'estompe sans que je ne sois parvenu à l'atteindre, la douleur prendra le dessus et je ne pourrais plus avancer. Alors je ferais taire ce qu'il y a de bon en moi, je m'éloignerais de tout, de toutes les personnes qui éveillent ces choses là et je laisserai la haine prendre toute la place à l'intérieur. C'est la seule solution.

Je dois survivre.

***

Lorsque j'arrive devant l'endroit où réside Dimitri, la boule dans mon ventre m'empêche de respirer. Et quand je regarde dans le rétroviseur intérieur de la voiture et que mes yeux tombent sur Mikhaïl, mon estomac se retourne. J'ai envie de vomir.

J'ouvre alors brusquement la portière du véhicule, m'écroulant à quatre pattes sur le sol et la bile sort à nouveau. Ça ne va pas, ça ne va pas du tout.

Je me relève cependant tant bien que mal. Je dois avancer, je n'ai pas le droit de m'écrouler, je n'ai pas le droit de m'arrêter. Plus maintenant. Plus jamais.

Tome 3 : ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant