Tome 3 : Obsession

Chapitre 10 : Mia

Je n'arrive pas à en croire mes oreilles. Est-ce que je suis en train d'avoir une hallucination ? Est-ce que c'est bien sa voix que je viens d'entendre ? Je dois me redresser pour en avoir le cœur net. Je prends alors appuie sur mes coudes pour me relever légèrement. Je retiens un gémissement de douleur, la sensation que ma colonne vertébrale n'est plus articulée est très désagréable, mais le pire, c'est la douleur que je ressens à l'abdomen qui m'oblige à me rallonger.

Je pose une main à l'endroit où la douleur m'est insupportable et mes yeux s'écarquille lorsque je sens quelque chose à cet endroit. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? On dirait que j'ai un tuyau qui sort de mon ventre. Je penche alors la tête pour regarder et relève mon t-shirt, mais je ne vois rien, c'est recouvert par un gros pansement.

Qu'est-ce qu'il m'est arrivé pendant que je dormais ?

Je me concentre pour voir s'il y a d'autres choses, ne pouvant pas trop bouger, je me fie à mes sensations. Constatant une perfusion dans ma main gauche et le fait que je sois relié à un moniteur qui indique mes fonctions vitales. J'ai également des tuyaux dans les narines qui devaient permettre une meilleure oxygénation pendant que j'étais inconsciente, mais maintenant, ils me gênent.

Tout ça fait monter la panique un peu plus. Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? A quoi sert ce tuyau enroulé sous un pansement que j'ai sur le ventre ? A quel point ma colonne risque de perdre en mobilité ? Est-ce qu'il y a d'autres choses dont je n'ai pas connaissance ?

— Mia !

Je reprends pied dans la réalité à cause de la voix d'Arès et de ses mains sur mes épaules qui me secouent légèrement. Je me concentre sur lui. Mon cœur loupe plusieurs battements lorsque je vois que du sang recouvre ses vêtements. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Il doit partir d'ici, c'est dangereux.

— Il faut que tu t'en ailles. Chuchotais-je

— Quoi ?

L'image de sa blessure par balle ce jour-là s'incruste à nouveau sur mes rétines. J'agrippe alors son t-shirt pour l'attirer plus près et le relève rapidement pour regarder ce qu'il en est.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-il en retirant ma main

— Laisse-moi voir, s'il te plait. J'ai besoin de voir que tu vas bien.

— Je vais bien, Mia. Prononce-t-il doucement en posant une main sur ma joue

— Non, tu as pris une balle, et maintenant, t'as du sang partout et...

— Ce n'est pas le mien.

J'écarquille les yeux. Ce n'est pas le sien. Alors il s'est vraiment passé quelque chose. Il doit partir d'ici.

— Il faut que tu sortes d'ici. Répétais-je

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— C'est dangereux, des hommes pourraient venir et...

— C'est chez moi ici Mia.

— Chez toi ?

— Oui.

— Mais... Je ne connais pas cet endroit, et il y avait cet homme. Je ne le connais pas non plus. Il disait que son patron allait arriver et que toi, t'étais pas loin d'ici. J'ai alors cru que tu avais des problèmes, que tu étais peut-être retenu quelque part ici, que t'étais en danger. J'ai cru que j'étais chez CASSANO, j'ai cru qu'il allait...

— Respire princesse. Je vais bien et jamais je ne permettrai que ce vieillard te remette la main dessus.

— Mais tu as pris une balle ce jour-là, Arès ! Et puis, je me réveille avec ce type qui parle avec son patron au téléphone. Et puis...