Tome 3 : Obsession

Chapitre 27 : Mia

Je ne dois pas rester près de lui trop longtemps. Je ne peux pas rester près d'Arès sans avoir envie de tout laisser sortir. C'est comme ça depuis le début, à chaque fois qu'il est proche toutes mes émotions veulent sortir, les bonnes comme les mauvaises. Et quand c'est le cas, je me sens beaucoup mieux. Seth CLEAGAN peut par sa simple présence retirer le poids qui pèse sur mes épaules.

Finalement, l'échappatoire dont parlait Lev, la chose que je devais trouver pour me permettre de garder le contrôle sur mes émotions. C'est Arès, depuis le début.

Seth CLEAGAN est mon échappatoire, mon exutoire.

Mais je ne peux pas laisser faire ça. Je dois garder cette colère qui boue à l'intérieur, je dois garder cette douleur qui me broie les entrailles en permanence. Sans ça, sans ces sensations, je ne pourrais plus avancer. Je ne pourrais pas me venger.

Et je dois le faire. Pour la vie qui m'a été enlevée, mais surtout pour Mikhaïl, Ali et Lev. Je le leur dois.

— Tu es sûr de toi, Mia ? Demande Arès lorsque je m'assoie sur le bord du lit

— Certaine.

— Tu ne te rends pas compte d'à quel point ce sera douloureux.

— Bien sûr que si. Je ne suis pas stupide.

— Tu n'as même pas de quoi anesthésier les endroits que je vais ouvrir.

— Je le sais. Bon, tu vas le faire ou pas ? Je n'ai pas de temps à perdre.

— Qu'est-ce que tu prévois de faire après ça ?

— Rien qui ne te regarde.

Il se tend à la suite de ma phrase. Le fait que je ne lui dise rien ne lui plaît clairement pas. Et quelque part au fond de moi, je me dis qu'au moins, de cette manière il se rendra compte de ce que ça fait de ne rien savoir sur ce qu'il se passe dans la tête de la personne à qui on tient le plus. De simplement se douter qu'elle fait des trucs dangereux, des choses qui pourraient mettre en danger sa vie sans en avoir les tenants et aboutissants, sans pouvoir rien faire pour aider alors qu'on ne veut qu'une seule chose, soulager cette personne du poids qu'elle porte.

— Qu'est-ce que tu attends de moi, princesse ? Questionne-t-il en s'accroupissant juste devant moi

— Je veux que tu sortes cette puce, c'est...

— Je ne parle pas de ça.

— De quoi tu parles alors ?

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse pour me laisser être près de toi ? Pour que les choses redeviennent comme avant. Pour que tu me regardes comme tu le faisais et pour que tu recommences à lire en moi. J'ai besoin...

— C'est trop tard, Arès.

— Ça ne l'est pas.

— Si. Il s'est passé trop de choses que nous ne pouvons pas réparer.

— On peut le faire Mia et tu le sais.

— Je n'en ai pas envie.

Il soupire de frustration, passe une main sur son visage et crochète mon menton pour que nos regards plongent l'un dans l'autre.

— Regarde-moi et dis-moi que tu ne veux plus de moi. Murmure-t-il

Je le fixe sans rien dire. Je ne peux pas lui dire ça en le regardant droit dans les yeux, parce qu'il verrait le mensonge à des kilomètres. Parce que peu importe tout ce qu'il s'est passé, nous ne pouvons pas aller l'un sans l'autre, nous sommes les deux faces d'une même pièce, nous sommes le yin et le yang.